La valeur du jour en Europe - Shell lorgnerait sur BP : les rumeurs de fusion s'amplifient information fournie par AOF 05/05/2025 à 12:05
(AOF) - Shell (-1,82% à 28,70 euros) enregistre la plus forte baisse au sein de l'indice AEX 25 après l'annonce samedi par Bloomberg d'une possible fusion entre la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise et son concurrent britannique BP. " Shell travaille avec des conseillers pour évaluer une éventuelle acquisition de BP, bien qu'elle attende de nouvelles baisses des cours du pétrole avant de décider de poursuivre ou non une offre, selon des personnes proches du dossier ", a fait savoir le média financier américain.
Bloomberg rapporte que "la décision finale dépendra probablement de la poursuite de la chute du cours de l'action BP", selon ces personnes.
L'action BP a déjà perdu près d'un tiers de sa valeur au cours des 12 derniers mois, son plan de redressement ayant échoué et les prix du pétrole ayant chuté. Depuis le 1er janvier, le titre de BP perd près de 11%.
Shell pourrait également "attendre que BP se manifeste ou qu'un autre prétendant fasse une première démarche, ses travaux actuels pourraient l'aider à se préparer à un tel scénario", ont indiqué certaines sources.
Reuters rapporte de son côté que depuis plusieurs années, BP et Shell étaient deux entités presque à taille égale. Shell s'est ensuite développer jusqu'à quasiment doubler de taille par rapport à son rival pour affiche une valeur boursière d'environ 149 milliards de livres.
Interrogé vendredi sur une éventuelle offre publique d'achat sur BP, le directeur général de Shell, Wael Sawan, a déclaré au Financial Times qu'il préférerait "racheter davantage d'actions Shell". Un porte-parole de Shell a d'ailleurs confirmé ces propos.
BP dans le dur
Cette rumeur de rapprochement entre les deux multinationales enfle alors que BP a présenté la semaine dernière des résultats décevants au premier trimestre 2025.
Sur cette période, l'Ebitda ajusté du géant pétrolier britannique est passé en un an de 10,30 milliards de dollars, à 8,7 milliards de dollars. Le bénéfice sous-jacent a atteint 1,4 milliard de dollars, contre 2,72 milliards de dollars un an avant. Son chiffre d'affaires s'élève à 48 milliards de dollars, contre 50 milliards douze mois plus tôt. Le flux de trésorerie opérationnel est ressorti à 2,8 milliards de dollars, contre 5 milliards au premier trimestre 2024.
En avril dernier, BP avait lancé un avertissement sur ses résultats du premier trimestre. Cet avertissement faisait suite à des résultats 2024 décevants dévoilés en février dernier avec notamment une chute de son bénéfice net : 381 millions de dollars contre 15,23 milliards de dollars en 2023. Cette forte baisse s'expliquait par la diminution des marges de raffinage, des dépréciations d'actifs et des effets comptables défavorables.
Dans le même temps, les cours du pétrole chutent de près de 2% ce matin alors que les huit pays membres de l'Opep +, menés par l'Arabie saoudite et la Russie, ont annoncé samedi une forte hausse de production de pétrole pour le mois de juin. Ils ont précisé qu'ils sortiraient de terre 411 000 barils/jour en juin, soit autant qu'en mai alors que le plan de réintroduction initial prévoyait seulement 137 000 barils supplémentaires.