La valeur du jour à Paris - Vivendi dévisse alors que Vincent Bolloré pourrait obtenir gain de cause sur la scission
information fournie par AOF 19/11/2025 à 12:08

(AOF) - Nouveau rebondissement judiciaire pour Vivendi (-13,27% à 2,51 euros) qui accuse ce mercredi la plus forte baisse de l'indice SBF 120 après des révélations du Monde : les conditions de la scission du groupe intervenue fin 2024 et contestée par certains actionnaires minoritaires seraient probablement validées par la Cour de cassation qui doit se prononcer le 28 novembre. Le journal, dans un article publié en ligne, s'appuie sur l'avis de l'avocat général qu'il a pu consulter.

Si une cassation sans envoi était envisagée, comme l'indique Le Monde, cela signifierait que Vincent Bolloré, principal actionnaire de Vivendi, n'aurait rien à débourser. La somme en question est estimée entre 6 et 9 milliards d'euros.

Le 22 avril 2025, l'arrêt de la cour d'appel de Paris, le 22 avril 2025, avait retenu l'existence d'un contrôle de fait de la société Bolloré SE, actionnaire à 29,9% du conglomérat, sur la société Vivendi SE dans le contexte de son projet de scission.

Dans ce même arrêt, la Cour avait estimé que le principal actionnaire de Vivendi aurait dû proposer une porte de sortie aux actionnaires minoritaires préalablement à la scission du groupe. A défaut, elle demandait à l'AMF d'évaluer si Bolloré était tenu de lancer une offre publique de retrait sur le "nouveau Vivendi".

Pour sa part, l'AMF, dans un avis du 13 novembre 2024, avait considéré que le groupe Bolloré ne controlait pas Vivendi, arguant qu'il n'avait pas la majorité des droits de vote aux assemblées générales.

Vivendi s'est scindé le 16 décembre 2024 en quatre entreprises : Canal+ Group, Havas, Louis Hachette Group et une société conservant le nom de Vivendi.

CIAM n'a pas dit son dernier mot

Cette opération avait notamment suscité l'opposition du fonds activiste français, CIAM.

"Si la Cour de cassation casse l'arrêt de la cour d'appel sans possibilité de renvoi, nous porterons l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme. Nous nous battrons jusqu'au bout que le contrôle de groupe Bolloré sur Vivendi soit reconnu", a réagi Catherine Berjal, cofondatrice de CIAM, qui détient moins de 1% du capital de Vivendi.

Le titre Vivendi, qui est sorti du CAC 40 depuis le 23 décembre 2024, recule de 2% depuis le début de l'année.