La valeur du jour à Paris Emeis réduit sa perte semestrielle
information fournie par AOF 30/09/2025 à 11:12

(AOF) - Emeis (+ 1,07 %, à 14,15 euros) a fait preuve de volatilité à l’ouverture. En hausse de 5,71 % dans les premiers échanges, le titre a ensuite basculé dans le rouge jusqu’à perdre 3,21 % avant de se retrouver des couleurs. Le groupe spécialisé dans l’accompagnement des populations fragiles, que ce soit physique, mentale ou cognitif, a dévoilé ses résultats semestriels, marqués par de bonnes performances et notamment une poursuite de la trajectoire de reprises.

Sur les six premiers mois de l'année, le taux d'occupation a augmenté de 1,7 point pour s'établir à 87 %, et a même progressé de 1,9 point sur les maisons de retraite.

Parallèlement, le chiffre d'affaires s'est amélioré de 4,9 %, ou de 6,2 % en organique, à 2,908 milliards d'euros. La dynamique a été principalement portée par les maisons de retraite, dont le chiffre d'affaires a augmenté de 9 % en organique, et grâce aux zones Europe du Nord et Europe du Sud & Latam.

La croissance organique des revenus et la maîtrise des charges ont permis une hausse soutenue de la marge d'Ebitdar qui est passée de 12,2 à 13,8 %. De son côté, l'Ebitdar a bondi de 18,5 %, pour s'établir à 401 millions d'euros.

La hausse de l'Ebitdar a permis au résultat opérationnel courant de s'améliorer de 116 millions d'euros. Ce dernier, qui était encore négatif il y a un an (-14 millions d'euros), s'est installé à 116 millions d'euros.

Enfin, la perte nette part du groupe s'est sensiblement améliorée (+120 millions d'euros) en passant de -257 à -137 millions d'euros.

Face à ces données encourageantes, l'ex-Orpea a logiquement confirmé ses objectifs annuels. L'Ebitdar est attendu en croissance de 15 à 18 % à périmètre constant. Sur la période 2024-2028, le taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires devrait être compris entre 4 et 5 %, à périmètre constant, et dans les mêmes conditions, celui de l'Ebitdar est attendu entre +12 et +16 %.

Création d'une foncière afin de poursuivre les cessions et le désendettement

Le groupe profite d'une actualité positive avec déjà des annonces appréciées la semaine dernière. Le 24 septembre, Emeis a annoncé la création d'une foncière qui va lui permettre de dépasser son objectif de cession et de réduire son endettement. L'ex-Orpea a ainsi obtenu des engagements fermes des fonds d'investissement Farallon Capital, en qualité d'investisseur principal, et TwentyTwo Real Estate pour créer une société foncière destinée à gérer les actifs immobiliers de santé opérés par le groupe.

Ces deux fonds d'investissement se sont engagés à investir 761 millions d'euros autour de la fin d'année, ce qui représente 62% de la valeur expertisée à fin 2024 des actifs détenus par ce véhicule. Pour Emeis, l'opération va permettre d'une part de dépasser son ambition en matière de cessions, qui étaient de vendre des actifs pour un montant total de 1,5 milliard d'euros entre mi-2022 et fin 2025. Sur la période, le volume d'opérations réalisées devrait s'établir à près de 1,9 milliard d'euros.

D'autre part, l'apport des investisseurs va permettre au groupe spécialisé dans les cliniques de soins de suite, de soins médicaux, maisons de retraite… de réduire son endettement net de 700 millions d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points-clés

- Numéro 1 européen de la prise en charge globale de la dépendance avec près de 94 000 lits et 1031 établissements, créé en 1989 ;

- Chiffre d’affaires de 5,2 Mds€, réparti entre la France-Benelux pour 58 %, l’Europe centrale pour 26 %, l’Europe de l’est pour 10 %, la péninsule ibérique et l’Amérique latine (Brésil, Chili et Uruguay) pour 5,5 % puis la Chine et les Emirats arabes unis ;

- Cinq activités : maisons de retraites (résidents de + 80 ans), résidences services (résidents de + 70 ans), cliniques médicales et psychiatriques, services et soins à domicile ;

- Modèle de création de valeur fondé sur la sélectivité à l’international, la diminution de la détention des actifs immobiliers, le redressement de la situation financière et l’amélioration des conditions de travail débouchant sur une meilleure prise en compte des besoins des résidents ou malades ;

- Capital contrôlé à 50,2 % par 4 actionnaires agissant de concert : la Caisse des dépôts pour 22,4 %, la Mutuelle des instituteurs de France pour 14,8 %, la MACSF pour 7,4 % et CNP Assurances pour 5,6 % ;

- Renouvellement de la gouvernance, Guillaume Pepy présidant le conseil de 13 administrateurs, Laurent Guillot étant directeur général.

Enjeux

- Agilité du modèle d’affaires menée par un comité exécutif reconstruit :

- recentrage sur France, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Irlande, Espagne et Autriche,

- mise en place des synergies entre métiers, simplification et unification de l’infrastructure d’information (budget 2024 de 3 % du chiffre d’affaires),

- restructuration financière -cessions de 800 Mds€ d’ici fin 2025, ratio LTV inférieur à 50,

- optimisation du portefeuille immobilier par prises à bail et cessions, y compris 8 cliniques rachetées en juillet pour 185 M€,

- innovation axée sur la digitalisation et l’optimisation des soins ;

- Feuille de route environnementale « Green building » 2030 :

- recul de 16 %, vs 2019, d’ici 2025 et de 30 % d’ici 2030 de la consommation énergétique et, pour les émissions de carbone, de 17 % puis de 30 %,

- audits énergétiques, production d’énergie renouvelable au niveau des établissements ;

- Après les restructurations financières de décembre à mars (augmentation de capital et apport en fonds propres), bilan encore tendu : ratio LTV de 55 % à fin 2023, capitaux propres de 1,9 Md€ et disponibilités de 856 M€.

Défis

- Redressement en France (taux d’occupation des maisons de retraite à 83,8 en septembre contre 85,6 % pour le groupe) dont il est attendu une contribution de 75 % au redressement de la marge ;

- Stratégie immobilière ralentie par les tensions du marché immobilier :

- objectifs : détention de 20 et 25 %, vs 46 % en 2022, du portefeuille d’une valeur de 4,8 Mds€ et création à moyen terme d’une foncière dédiée avec marge de promotion de 10 %,

- exécution : 340 M€ nets de cessions attendues en 2024, vs 449 M€ nets attendus et risque de cessions d’actifs opérationnels (y compris l’exploitation) pour améliorer la situation financière d’ici début 2025 ;

- Interrogations sur les suites de la reprise récente du patrimoine immobilier et des maisons de retraite en Allemagne, Italie et Luxembourg de l’ancien partenaire M. Lugano ;

- Après une avancée de 8,4 % des revenus à fin septembre, anticipations 2024 d’un excédent brut d’exploitation proche de 730 M€ ;

- Ambition 2025 : 5,23 Mds€ de revenus, en hausse de 9 % par an, et 20 % de marge opérationnelle ;

- Absence de dividende.