PARIS, 6 avril (Reuters) - La baisse durable des prix du
pétrole risque d'affecter la rentabilité des grandes banques
européennes en raison de la hausse des provisions que ces
dernières devront constituer en 2016 du fait de leur exposition
au secteur de l'énergie, estime mercredi Moody's.
Dans une étude, l'agence de notation souligne que les 19
plus grands établissements bancaires européens ont une
exposition brute totale d'environ 270 milliards d'euros au
secteur de l'énergie.
Les banques françaises BNP Paribas BNPP.PA et Crédit
agricole CAGR.PA sont respectivement les premier et 4e groupes
bancaires les plus exposés en Europe.
Selon Moody's, BNP Paribas est exposé à hauteur de 34,3
milliards d'euros et le Crédit agricole à hauteur de 25,4
milliards d'euros à fin 2015.
L'exposition de la Société générale SOGN.PA s'élève à 23,5
milliards et celle de BPCE à 12,1 milliards.
"Une baisse durable des cours du pétrole - scénario conforme
à nos prévisions - impliquerait que les grandes banques
européennes enregistrent des provisions supplémentaires", fait
savoir Alessandro Roccati, senior vice president de Moody's en
charge des institutions financières, cité dans le rapport.
"Les pertes que pourraient éventuellement subir les
entreprises du secteur de l'énergie entameraient leur
rentabilité déjà mise à mal par un environnement peu porteur."
L'agence de notation juge toutefois que ces expositions au
domaine de l'énergie restent limitées et qu'elles ne font pas
peser de risque significatif sur les résultats et les fonds
propres des grandes banques européennes.
Les banques britanniques HSBC HSBA.L et Barclays BARC.L
et néerlandaise ING ING.AS font aussi partie des cinq banques
les plus exposées, selon Moody's.
(Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)