La chute répétée des marchés est techniquement devenue un « krach boursier »

information fournie par Boursorama 15/01/2016 à 19:15

Les marchés ont accumulé les séances de baisse au cours des deux dernières semaines, au point que plusieurs grands indices perdent plus de 10% depuis le début de l'année.

La baisse des marchés s'est poursuivie cette semaine malgré quelques tentatives de rebonds vite oubliées. Depuis le début de l'année, le Dax allemand et le Nasdaq américain perdent plus de 10%. On peut donc désormais commencer à parler de « krach boursier ». Certaines valeurs sont très affectées.

Il n'est plus excessif de parler d'un « krach boursier » en ce début d'année  2016, même si l'emploi du terme doit rester mesuré, alors que plusieurs grands indices boursiers ont chuté de plus de 10% en deux semaines, avec quelques séances de panique.

Tel est notamment le cas du Dax 30 allemand, qui perd 11,15% depuis le début de l'année, mais aussi de l'Ibex espagnol (-10,48%), du FTSE MIB italien (-10,38%), et du Nasdaq Composite aux Etats-Unis, l'indice vedette des valeurs technologiques, qui perdait 10,7% depuis le début de l'année au moment de la clôture des marchés européens vendredi 15 janvier.

C'est sans parler de la bourse russe (-13%) ou de la bourse norvégienne (-12%), ces deux dernières subissant de plein fouet les effets de la chute des prix du pétrole. Le CAC40, qui a terminé en baisse de 2,38% vendredi, suit la tendance globale, mais parvient encore à préserver la barre des 10% de baisse depuis le début de l'année, en perdant « seulement » 9,21%.

De nombreuses craintes économiques sont réapparues sur les marchés au cours des deux dernières semaines. Chute des marchés boursiers chinois, dévaluation progressive du yuan, chute des prix du pétrole et ralentissement industriel mondial (notamment en Chine et aux Etats-Unis) ont pesé de tout leur poids sur les indices boursiers au cours des dernières semaines.

Le mouvement vendeur s'est particulièrement accentué jeudi 14 janvier et vendredi 15 janvier sur les indices européens, au point de prendre une tournure de « ventes panique », notamment jeudi où les indices boursiers se sont mis à chuter en matinée sans nouvelle économique notable par rapport à la veille.

Relire l'article de jeudi : Marchés : « On assiste à un mini-krach »

Relire l'article de vendredi : Le pétrole chute sous les 30 dollars le baril et pèse encore sur les marchés

Au sein du CAC40, nombreuses sont les valeurs qui souffrent fortement en ce début d'année.

ArcelorMital perd 21,66% depuis le 1 er janvier et constitue la plus forte baisse au sein du CAC40. Le métallurgiste, qui avait déjà perdu 57% de sa valeur l'an dernier, est toujours très affecté par le regain d'incertitudes sur la conjoncture économique de l'industrie chinoise.

Autre valeur industrielle, LafargeHolcim perd 17,26% de sa valeur depuis le début de l'année. Le groupe franco-suisse connaît un parcours boursier difficile depuis sa fusion effective à la mi-2015, ayant perdu plus de 40% de sa valeur depuis cette date.

Le secteur pétrolier a très lourdement souffert de l'accentuation de la chute des prix du pétrole qui a particulièrement caractérisé ce début d'année. Au sein du CAC40, Technip perd 15,98% tandis que Total (-8,75%) limite les pertes. En-dehors du CAC40, le secteur a subi un véritable massacre au cours des deux dernières semaines. Vallourec, qui a encore chuté de 12% vendredi 15 janvier, perd 36,4% depuis le début de l'année. CGG, qui a lancé une augmentation de capital très dilutive pour ses actionnaires, perd également 35,6% depuis le début de l'année.

Les valeurs automobiles ont pour leur part été doublement affectées par les doutes sur les perspectives de l'économie chinoise et par les inquiétudes relatives à une perquisition de la répression des fraudes chez Renault, survenue jeudi 14 janvier, laissant brièvement croire à une suite de l'« affaire Volkswagen » de l'automne dernier, rapidement démentie par le groupe français.

Après avoir connu une séance extrêmement volatile jeudi, Renault perd 18,89% depuis le début de l'année et constitue la seconde plus forte baisse du CAC40 sur cette période. L'équipementier Valeo n'arrive pas loin derrière, avec une baisse de 17,26% de sa valeur boursière. Peugeot perd pour sa part 15,80%.

Le secteur financier n'a pas été à la fête au cours des deux dernières semaines, sans pour autant souffrir dans des proportions semblables aux épisodes de « stress » des années 2008 et 2011. Société Générale perd 15,48% depuis le début de l'année, suivie par BNP Paribas (-13,12%).

Seule Nokia (désormais cotée au CAC40 suite à la fusion avec Alcatel-Lucent) parvient à garder la tête hors de l'eau depuis le début de l'année, avec une hausse de 0,20%. Orange (-0,77%) et Bouygues (3,93%) parviennent à rester proches de l'équilibre, grâce aux bonnes nouvelles autour du projet de rachat de Bouygues Telecom par Orange.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

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