La branche navale de Thyssenkrupp démarre en fanfare à Francfort, sur fond de menace russe
information fournie par Boursorama avec AFP 20/10/2025 à 11:18

TKMS, la branche navale du conglomérat allemand Thyssenkrupp, faisait une entrée fracassante lundi à la Bourse de Francfort, marquant l'indépendance du spécialiste des sous-marins dans une Europe se réarmant face à la menace russe.

( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Vers 08H45 GMT, l'action TKMS se négociait au-dessus de 80 euros, après un cours d'introduction de 60 euros communiqué peu après 07H00 GMT sous les vivats du parquet de la Bourse, dépassant déjà les attentes des analystes.

Le fabricant de sous-marins et de corvettes est ainsi valorisé environ 5,0 milliards d'euros, pour plus de 63 millions d'actions composant le capital.

Les budgets de la défense augmentent sensiblement partout en Europe depuis la guerre d'invasion de l'Ukraine menée par la Russie, tandis que le président américain Donald Trump a exhorté les Européens à prendre davantage en main leur propre sécurité.

En Allemagne, les dépenses consacrées aux forces armées devraient atteindre 162 milliards d'euros en 2029, soit plus du triple du budget de la défense d'avant-guerre en Ukraine.

"Nous franchissons une étape vers l'indépendance" et "c'est également un pas vers l'avenir de l'Europe", a salué le patron de la branche Oliver Burkhardt dans un discours, avant d'agiter traditionnellement la cloche pour célébrer les débuts du négoce.

Le leader mondial des sous-marins conventionnels s'éloigne ainsi de Thyssenkrupp, engagé dans une vaste restructuration de sa structure obsolète de conglomérat pour sortir de la crise.

Le groupe d'Essen (ouest) garde néanmoins le contrôle sur TKMS, avec 51% des parts. Le reste est partagé avec les actionnaires du conglomérat, qui ont reçu vendredi une action TKMS pour 20 actions Thyssenkrupp détenues.

"Nous avons besoin de cette flexibilité et de cette agilité, car les exigences à notre égard augmentent rapidement en raison des tensions géopolitiques croissantes", a ajouté M. Burkhardt.

La division maritime ne représentait qu'environ 6% du chiffre d'affaires du groupe industriel en 2024, mais c'est l'une des seules à être encore rentable, portée par le dynamisme de ses commandes passées avec plusieurs armées européennes et alliées et du réarmement européen.

A la Bourse de Francfort, les valeurs défense affichent des progressions supérieures à 100% sur un an, avec le fabricant du char Léopard, Rheinmetall, le spécialiste de l'électronique Hensoldt et le fabricant de boîtes de vitesse pour engins militaires Renk.

Thyssenkrupp examine par ailleurs l'offre du groupe indien Jindal Steel International pour sa branche acier mise en vente face à la pression de la concurrence asiatique.