La Bourse de Paris évolue en hausse en dépit de la crise politique information fournie par AFP 08/10/2025 à 10:56
La Bourse de Paris évolue en terrain positif mercredi, dans un marché attentif aux évolutions de la crise politique que traverse le pays, le Premier ministre démissionnaire Sebastien Lecornu devant de nouveau prendre la parole en fin de journée.
L'indice vedette CAC 40 avançait de 61,73 points (+0,77%) à 8.036,58 points vers 10H20.
La veille, le CAC 40 a connu une séance atone (+0,04% à 7.974,85 points à la clôture), après avoir fortement reculé de 1,36% lundi dans le sillage de la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu, quelques heures seulement après la nomination de son gouvernement.
"Les investisseurs européens continuent pour l'instant d'ignorer toutes les nouvelles négatives ou les influences du marché. Ainsi, les développements politiques en France restent en arrière-plan", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Depuis dimanche soir, les rebondissements se succèdent dans un nouveau volet de la crise politique française, qui dure depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 décidée par le président Emmanuel Macron. Ce dernier a chargé le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, de tenter des négociations de la dernière chance pendant 48 heures, qui s'achèvent mercredi.
Depuis Matignon vers 09H30, Sébastien Lecornu a annoncé l'existence d'une "volonté" des forces politiques du centre, de la droite et de Place publique, d'avoir un budget "avant le 31 décembre", "une convergence évidemment qui éloigne les perspectives de dissolution".
Le Premier ministre démissionnaire a aussi affirmé que "la cible de déficit public doit être tenue en dessous de 5% du déficit" dans le prochain budget, soit "entre 4,7 et 5% de manière définitive".
Il n'a cependant pas abordé lors de cette allocution la question cruciale d'une éventuelle suspension de la réforme des retraites sur laquelle il était très attendu. Il a en revanche indiqué qu'il s'exprimerait en fin de journée après ses entretiens.
Mardi soir, Sébastien Lecornu a "ouvert la porte" à une "suspension" de la réforme des retraites. Un "bougé" de taille tant le dossier divise la classe politique française depuis 2023 et a alimenté des manifestations massives.
Mais la suspension de la réforme coûtera "des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027", a déclaré mercredi le ministre de l'Economie démissionnaire, Roland Lescure.
"Difficile pour Emmanuel Macron de renoncer à une des rares réformes structurelles de son bilan, d'autant plus qu'un retour en arrière sur cette question pourrait (...) alimenter la défiance des marchés financiers", note Michaël Nizard, directeur des Gestions multi-actifs de Rothschild AM.
Sur le marché de la dette, le rendement de l'emprunt français à dix ans s'établissait à 3,53% vers 10H15, en baisse par rapport à la clôture la veille (à 3,57%). Son équivalent allemand, qui fait référence en Europe, était à 2,68%, après 2,71% mardi soir.
L'écart entre les deux taux continuait d'osciller autour de 85 points de base (0,85%). En comparaison, avant la dissolution de l'Assemblée nationale, il se situait autour de 50 points de base.
Les banques dans le vert
Les banques évoluent en terrain positif mercredi après avoir reculé de 3,2% à 4,2% lundi dans le sillage de l'annonce de la démission surprise de Sébastien Lecornu.
Vers 10H00, Société Générale prenait 2,59% à 54,68 euros, Crédit Agricole 1,81% à 16,60 euros, et BNP Parbibas 1,30% à 75,60 euros.
En dépit de la crise politique, depuis le début de l'année, les banques françaises affichent de fortes progression en Bourse: Société Générale voit sont action s'envoler de plus de 100% depuis le 1er janvier, Crédit Agricole et BNP Paribas d'environ 25%.
ArcelorMittal soutenu par des mesures européennes
La Commission européenne a dévoilé mardi des mesures sans précédent sur l'acier, dont le doublement des droits de douane sur les importations, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise de plus en plus écrasante et jugée déloyale.
A la cote parisienne, ArcelorMittal bondissait de 3,62% à 34,33 euros, s'arrogeant la plus forte progression sur le CAC 40.
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