La Banque centrale européenne relève ses taux, les marchés d’actions affichent une hausse, le moral des consommateurs en zone euro est en berne… ce qu’il faut retenir des dernières actualités sur les marchés financiers
information fournie par Amundi 25/07/2022 à 12:28

L'hebdo des marchés d'Amundi

Augmentation des taux de la Banque centrale européenne, performances des différents marchés d'actions, inflation… retrouvez l'Hebdo des Marchés d'Amundi.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 50 points de base, ramenant le dépôt de -0,5% à zéro ; le taux refi et la facilité de prêt marginal ont également été relevés de 50 points de base chacun, à 0,5% et 0,75%. La décision de procéder à une forte hausse des taux d'intérêt était justifiée, d'une part, par le risque d'inflation et, d'autre part, par le nouveau programme d'achat de la BCE, le Transmission Protection Instrument (TPI). Cette dernière visait à protéger les obligations des pays très endettés des éventuelles conséquences négatives d'une hausse des taux d'intérêt.

Cela dit, la destination reste la même puisque Christine Lagarde, présidente de la BCE, a clairement indiqué que la Banque centrale européenne accélérait sa sortie des taux d'intérêt négatifs mais ne changeait pas le point final. Le TPI a fait l'unanimité et est un outil illimité, soit deux points positifs non négligeables. Cependant, les déclencheurs d'activation restent vagues et les acteurs du marché pourraient tester la détermination de la BCE.

Le ton de la réunion était globalement offensif, la BCE accordant clairement la priorité à l'inflation. La BCE a également abandonné ses orientations prospectives à court terme et est désormais entièrement en mode dépendant des données. Les achats dans le cadre du TPI ne sont pas contraints ex ante, c'est-à-dire ne sont pas soumis à une limite d'émetteur : une condition importante pour que l'outil soit perçu comme crédible par les marchés. La présidente Lagarde a souligné que la BCE est capable d'aller gros avec des achats dans le cadre du TPI.

La BCE a approuvé à l'unanimité le nouvel outil anti-fragmentation (TPI). Il peut être activé pour contrer une dynamique de marché injustifiée et désordonnée qui constitue une menace sérieuse pour la transmission de la politique monétaire dans la zone euro.

L'ampleur des achats de TPI dépendra de la gravité des risques auxquels est confrontée la transmission de la politique.

L'activation est soumise à une assez longue liste de critères d'éligibilité macro :

(1) respect du cadre budgétaire de l'UE
(2) absence de déséquilibres macroéconomiques graves
(3) viabilité budgétaire
(4) politiques macroéconomiques saines et durables

La plupart empruntent à d'autres institutions européennes (Commission, Conseil, Mécanisme européen de stabilité, plans de relance et de résilience pour la RRF [Recovery and Resilience Facility]) mais les quatre critères seront indicatifs et la BCE déterminera à sa discrétion, n'étant l'otage de personne. Tous les pays sont actuellement éligibles. Le manque de clarté sur les conditions dans lesquelles le TPI sera activé suggère que les acteurs du marché pourraient tester la détermination de la BCE. Il convient de noter que le TPI ne traitera pas le risque souverain découlant du risque politique, c'est-à-dire l'élection d'un gouvernement qui poursuit des politiques incompatibles avec les critères d'éligibilité.

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