L'UE salue une "nouvelle aube" sous Biden, souhaite des règles technologiques strictes information fournie par Reuters 20/01/2021 à 14:15
(Actualisé avec détails, déclarations de von der Leyen et Charles Michel)
par Robin Emmott et Philip Blenkinsop
BRUXELLES, 20 janvier (Reuters) - L'Union européenne a salué mercredi l'investiture de Joe Biden, une "nouvelle aube" pour l'Europe et les Etats-Unis, insistant toutefois sur la nécessité de réguler les entreprises technologiques américaines pour éviter la prolifération des discours de haine en ligne.
L'UE et les Etats-Unis, les blocs commerciaux les plus puissants au monde avec la Chine, ont des liens culturels et historiques étroits, mais Donald Trump a pris ses distances lors de son mandat, plaidant notamment pour un départ du Royaume-Uni du bloc.
Au terme de quatre années de "trumpisme", marqué par le slogan "America First", la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a exprimé son soulagement devant le Parlement européen.
"Cette nouvelle aube en Amérique est le moment que nous attendions", a-t-elle indiqué, émettant néanmoins des réserves.
"Ce sentiment de soulagement (...) ne doit pas nous amener à nous faire des illusions. Trump peut être relégué aux oubliettes de l'histoire dans quelques heures, mais ses partisans, eux, sont toujours là."
Ursula von der Leyen a fait référence à l’assaut du Capitole, le 6 janvier dernier, parlant de "forces obscures" qui ne pouvaient être complètement éliminées, et a ajouté que les discours de haine et les "fake news" ne devraient pas pouvoir circuler librement sur Internet.
"Ce pouvoir politique, ce pouvoir débridé détenu par les géants d'internet doit être maîtrisé", a-t-elle déclaré.
Les législateurs européens débattent notamment d'une nouvelle politique numérique qui aurait des implications pour Google GOOGL.O , Facebook FB.O et Apple AAPL.O .
Néanmoins, en l'absence de réels géants technologiques européens, les réglementations de l'Union dans le domaine numérique, en termes de vie privée et de règles antitrust, risquent de rester vaines.
Dans son discours, la présidente de la Commission a proposé la création d'un Conseil technologique commun pour les deux blocs, première étape, selon elle, pour établir un modèle de réglementation numérique mondiale, en attendant que d'autres pays suivent.
L’Union européenne, qui souhaite réglementer l'intelligence artificielle et les algorithmes complexes basés sur la collecte d’une grande quantité de données, ne veut néanmoins pas brider les progrès technologiques comme les voitures autonomes ou le partage des données en matière de santé.
Le président du Conseil européen Charles Michel a quant lui déclaré que les priorités transatlantiques devraient également inclure la lutte contre le coronavirus et le changement climatique.
(Version française Jean-Philippe Lefief et Charles Regnier, édité par Jean-Michel Bélot)