L'Europe termine dans le rouge après l'emploi US
information fournie par Reuters 05/09/2025 à 18:27

Le reflet d'un tableau numérique à la bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense à Paris

Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi après la publication du rapport mensuel sur l'emploi US qui alimente les anticipations d'une prochaine réduction des taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed) mais traduisent une économie américaine morose.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,42% à 7.674,78 points. Le Footsie britannique a perdu 0,09% et le Dax allemand 0,75%

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,37%, le FTSEurofirst 300 0,32% et le Stoxx 600 0,21%.

Attendu par les investisseurs, l'emploi US a fait état vendredi de bien moins de créations d'emplois que prévu.

Le rapport mensuel du département du Travail a recensé 22.000 emplois non agricoles créés sur le mois, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 75.000 créations nettes, pour un taux de chômage en hausse à 4,3%, en ligne avec les attentes.

"La poursuite du ralentissement de la croissance de l'emploi aux États-Unis en août ouvre la voie à une baisse des taux par la Fed dans le courant du mois", a réagi David Rees, chef économiste chez Schroders, qui prévient : "Mais même si tout semble désormais indiquer une baisse imminente des taux, la Fed devra agir avec prudence".

Les investisseurs, qui parient presque à l'unanimité sur une baisse des taux de 25 points de base lors de la prochaine réunion de la banque centrale américaine mi-septembre, ont pour certains même commencé à miser sur une baisse de 50 points de base.

Certains membres du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) devraient également militer pour une baisse des taux de 50 points de base lors du comité du 17 septembre.

"Les révisions annuelles publiées le 9 septembre pourraient permettre de trancher entre une baisse de taux de la Fed de 25 et une baisse de 50 points de base", analyse Bastien Drut dans une note publiée vendredi, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPR Asset Management.

"Le marché peut se réjouir que la Fed s’apprête à reprendre son cycle de baisse des taux, mais la raison sous-jacente est qu’elle craint un gros coup de froid sur l’économie", ajoute Bruno Cavalier, chef économistes chez Oddo BHF.

En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) devrait au contraire maintenir ses taux inchangés jeudi prochain dans un contexte de stabilité des perspectives économiques et d'une inflation proche de l'objectif visé.

VALEURS

En Allemagne, Thyssenkrupp Steel Europe a grimpé de 3,62% après que les salariés ont voté en faveur d'un plan de restructuration pour relancer le plus grand sidérurgiste allemand.

Au contraire, le spécialiste des logiciels du secteur bancaire Temenos a lâché 15,42% après le départ de son directeur général.

À Londres, Admiral Group a abandonné de son côté 2,96%, Peel Hunt ayant abaissé sa recommandation sur le titre à "vendre".

En France, les banques ont accusé de fortes baisses, BNP Paribas lâchant 1,44%, Crédit Agricole SA 1,04% et Société Générale 1,85%. C'est toutefois TotalEnergies qui accuse la plus forte chute à -2,1%. À l'opposé, STMicroelectronics signe la plus forte hausse avec un gain de 3,78%.

Ailleurs en Europe, la société suédoise Hexagon AB, qui a pris 6,87%, a été soutenue par l'annonce de son rachat par l'américain Cadense Design pour 2,7 milliards d'euros.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient un repli de 0,49% pour le Dow Jones, 0,39% pour le Standard & Poor's 500 et 0,13% pour le Nasdaq Composite.

Broadcom prend 9,4% après ses perspectives optimistes liées à l'intelligence artificielle et l'engagement de son dirigeant Hock Tan à rester en poste pendant 5 années supplémentaires.

Tesla grimpe de 3% après que son conseil d'administration a proposé un nouvel accord de rémunération pour le directeur général Elon Musk, lié à l'atteinte d'objectifs ambitieux, évalué à environ 1.000 milliards de dollars.

LES INDICATEURS DU JOUR

Outre le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, la séance a été marquée par la publication de plusieurs indicateurs en Europe.

Les commandes à l'industrie ​ont baissé de 2,9% sur un mois en juillet en Allemagne, a déclaré vendredi l'Office fédéral des statistiques, alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse de 0,5%.

En Grande-Bretagne, les ventes au détail ont progressé plus que prévu en juillet (+0,6%), a annoncé l'Office national de la statistique (ONS).

En France, Le déficit commercial s'est établi à 5,558 milliards d'euros à fin juillet, ont montré les données publiées par le bureau des Douanes françaises.

L'économie de la zone euro a par ailleurs ralenti comme prévu au deuxième trimestre 2025 à 0,1%, selon les chiffres définitifs publiés Eurostat.

CHANGES

Le dollar recule fortement vendredi à la suite de la publication d'emploi US qui traduit une économie américaine morose.

Le dollar perd 0,81% face à un panier de devises de référence, l'euro gagne 0,82% à 1,1743 dollar, la livre sterling 0,69% à 1,3525 dollar.

TAUX

L'emploi US a aussi entraîné une forte baisse des rendements obligataires avec la quasi-certitude d'une baisse des taux de la Fed en septembre.

Le rendement du Treasury à dix ans perd 10,4 pb à 4,0742%, tandis que le rendement du titre à deux ans lâche 12 pb à 3,4721%.

Le rendement du dix ans allemand a reculé de 6,1 points de base à 2,6615%, celui de l'OAT française de même échéance de 4,8 pb à 3,447% et celui du dix ans anglais de 8 pb à 4,647%.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont orientés à la baisse pour la troisième séance consécutive et devraient enregistrer leur première perte hebdomadaire en trois semaines avec les craintes autour d'une hausse de l'offre et de stocks de bruts américains qui pourraient surprendre.

Le Brent recule de 2,64% à 65,22 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'affaiblit de 2,9% à 61,63 dollars.

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Rédigé par Bertrand De Meyer, édité par Kate Entringer)