L'Europe termine à nouveau dans le rouge, nervosité avant les résultats de Nvidia information fournie par Reuters 18/11/2025 à 18:08
par Diana Mandia
Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse mardi, les craintes liées à l'intelligence artificielle (IA) monopolisant l'attention à la veille de la publication des résultats de Nvidia, un test décisif pour le secteur.
À Paris, le CAC 40 a clôturé sur un repli de 1,86% à 7.967,93 points, enregistrant sa pire journée depuis le 1er août dernier. La baisse de l'indice phare de la Bourse de Paris a été plus prononcée dans l'après-midi, où il a reculé de plus de 2%, passant sous la barre des 8.000 points.
Le Footsie britannique a perdu 1,27% et le Dax allemand a abandonné 1,77%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 1,90%, le FTSEurofirst 300 a perdu 1,71% et le Stoxx 600 a abandonné 1,76%.
Les doutes entourant l'IA et les investissements massifs corrélés au développement de cette technologie pénalisent mardi les marchés d'actions, y compris le titre Nvidia, dont les résultats trimestriels attendus mercredi et devraient éclairer les craintes actuelles d'une bulle spéculative dans le secteur.
Le géant des puces appliquées pour l'IA, première capitalisation boursière mondiale, attire tous les regards alors que ce secteur en plein essor souffre depuis des semaines de la méfiance des investisseurs, préoccupés par les valorisations record et les annonces d'investissements colossaux, souvent financés par des ventes massives de dette.
Dans ce contexte, les investisseurs cherchent à éviter le risque et se détournent des actions pour aller vers les obligations, ce qui fait baisser les rendements des deux côtés de l'Atlantique.
"À ce stade, cela concerne vraiment toutes les actions. Nous commençons à observer un mouvement de 'risque zéro' et je pense que c'est ce qui se passe sur le marché obligataire", a déclaré Tom di Galoma, directeur général de Mischler Financial Group.
Le secteur technologique européen a reculé de 1,8% mardi, mais la baisse a été généralisée dans tous les compartiments du Stoxx 600 et très marquée dans le secteur bancaire (-2,86%%).
Aux inquiétudes liées à la technologie s'ajoutent les espoirs déçus des investisseurs concernant la politique monétaire américaine, une baisse des taux en décembre étant jugée moins probable après une série de déclarations de responsables de la Réserve fédérale (Fed) prônant une approche "hawkish" dans un contexte de retard des données officielles et de craintes inflationnistes.
Le gouvernement fédéral américain a toutefois commencé à publier mardi certaines données économiques qui avaient été retardées par le "shutdown" qui a pris fin la semaine dernière.
Le nombre de personnes percevant des allocations chômage a atteint son plus haut niveau depuis deux mois à la mi-octobre, au moment où le département du Travail aurait dû mener son enquête auprès des ménages américains, selon les chiffres actualisés publiés mardi sur le site internet du département.
Si ces données ont légèrement renforcé les paris sur une baisse des taux en décembre, le rapport crucial est celui attendu jeudi, correspondant au mois de septembre.
VALEURS
Preuve des doutes du marché, les actions des fabricants européens d'équipements d'IA ont été pénalisées mardi : Siemens Energy et Schneider Electric ont reculé de 6,3% et 2,35%, tandis que le groupe suisse d'ingénierie ABB, qui a récemment bénéficié de la demande liée aux centres de données, a plongé de 4%, ses prévisions à moyen-terme ayant déçu les investisseurs.
Crédit Agricole a perdu 2,10% malgré l'annonce par la banque d'un nouvel objectif de bénéfice pour 2028 supérieur aux attentes. Toujours dans la finance, Amundi a reculé de 3,60% après l'annonce d'un partenariat avec Intermediate Capital Group (ICG) et la présentation de ses objectifs 2025-2028.
Société Générale et BNP Paribas ont perdu respectivement 2,86% et 2,36%, dans une séance difficile pour le secteur bancaire.
Ailleurs en Europe, Roche a grimpé de 6,79% après la publication de résultats positifs d'un essai clinique de phase avancée pour son médicament contre le cancer du sein, le giredestrant.
A WALL STREET
Les inquiétudes liées aux valorisations élevées de l'IA et à la détérioration des perspectives d'une baisse des taux d'intérêt maintiennent également la Bourse de New York dans le rouge.
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,91%, le Standard & Poor's 500 de 0,59% et le Nasdaq Composite de 0,88%.
Nvidia cède 1,83% dans l'attente de la publication de ses résultats trimestriels, tandis que Microsoft perd 3,15%
L'annonce, ce mardi, d'un partenariat entre les deux groupes et la société d'IA Anthropic n'a pas calmé la vague de ventes.
CHANGES
En attendant les grands rendez-vous de la semaine, le dollar avance de 0,05% face à un panier de devises de référence.
L'euro perd 0,13% à 1,1575 dollar.
Le bitcoin reprend du terrain après être tombé plus tôt dans la journée sous la barre des 90.000 dollars pour la première fois en sept mois. Il ressort à 93.745,83 dollars vers 16h30 GMT.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain baissent mardi, l'aversion pour le risque stimulant la demande d'obligations refuges.
Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 1,2 point de base à 4,1212%. Le deux ans perd 3,3 points de base à 3,5767%.
Le mouvement a été similaire dans la zone euro, où le rendement du Bund allemand à dix ans a fini mardi en légère baisse à 2,7101%. Son homologue à deux ans a perdu 1,8 point de base à 2,0216%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole évoluent peu mardi, les inquiétudes concernant l'approvisionnement s'étant apaisées avec la reprise de l'activité dans le port russe de Novorossiisk touché par des frappes ukrainiennes. Les traders évaluent également l'impact des sanctions occidentales sur les flux pétroliers russes.
Le Brent grappille 0,03% à 64,22 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,28% à 60,08 dollars.
A SUIVRE LE 19 NOVEMBRE :
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)