L'Europe finit dans le vert avec la baisse des taux de la Fed
information fournie par Reuters 18/09/2025 à 18:24

Bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense à Paris

par Claude Chendjou

Les Bourses européennes ont terminé dans le vert jeudi et Wall Street était également sur une note positive à la mi-séance après que la Réserve fédérale américaine (Fed) a indiqué prévoir de nouvelles baisses de taux directeurs d'ici la fin de l'année.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,87% à 7.854,61 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,29% et le Dax allemand a progressé de 1,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 1,61%, le FTSEurofirst 300 0,85% et le Stoxx 600 0,79%, tiré essentiellement par le compartiment des nouvelles technologies (+4,09%).

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,34%, le Standard & Poor's 500 de 0,65% et le Nasdaq de 1,10%, ces deux derniers indices inscrivant des records. Ils sont portés notamment par Intel qui s'envole de 28,69% à la faveur de l'annonce d'un investissement de Nvidia (+3,26%) dans le fabricant de semi-conducteur en difficulté. Le compartiment des semi-conducteurs à Wall Street bondit de près de 4%.

Au-delà d'Intel, l'appétit pour le risque à Wall Street est principalement alimenté par les prévisions de la Fed sur l'évolution des coûts d'emprunt. De intermédiaires, à l'image de Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, JPMorgan ou encore Nomura, estiment jeudi que la banque centrale américaine réduira ses taux d'au moins 50 points de base au total en octobre et en décembre après la baisse d'un quart de point décidée mercredi.

Toujours sur le plan monétaire, en attendant la décision vendredi de la Banque du Japon (BoJ), la Banque de Norvège (Norges Bank) a emboîté jeudi le pas de la Fed avec une baisse de 25 points de base, tandis que la Banque d'Angleterre (BoE) a choisi le statu quo.

Signe de l'enthousiasme des marchés en Europe, l'indice de la volatilité sur l'Euro Stoxx 50, le VStoxx, a fini en baisse de plus de 8%, à environ 15 points.

VALEURS EN EUROPE

Bolloré a reculé de 2,97% après avoir publié un chiffre d'affaires en baisse de 3% à périmètre et change constants au titre du premier semestre.

Next a reflué de 3,54%, le distributeur de mode britannique ayant dit s'attendre à un ralentissement de la croissance de ses ventes au Royaume-Uni au second semestre.

Continental a plongé de 21,98% alors que le fabricant allemand de pneus s'est scindé de sa division automobile, baptisée Aumovio, qui a fait son entrée à la Bourse de Francfort à 35 euros par action.

Novo Nordisk a grimpé de 6,22%, le laboratoire danois assurant que sa pilule Wegovy permet une perte de poids comparable à la version injectable.

Le groupe suisse d'emballage SIG Group a décroché de 22,77% après un avertissement sur ses résultats annuels et la suspension du dividende.

Mediobanca a avancé de 0,24% alors qu'Alberto Nagel, son directeur général de longue date, a démissionné jeudi après la prise de contrôle par Monte dei Paschi (MPS) (+0,47%) de la banque italienne.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les conditions d'activité dans la région de Philadelphie se sont améliorées beaucoup plus que prévu en septembre avec un indice "Philly Fed" à 23,2 après -0,3 en août, montre l'enquête mensuelle de l'antenne locale de la Réserve fédérale.

Les inscriptions au chômage ont diminué aux Etats-Unis la semaine dernière, à 231.000 contre 264.000 (révisé) la semaine précédente, selon le département du Travail.

CHANGES

Le dollar s'affermit, de 0,51%, face à un panier de devises de référence, après avoir chuté la veille à un creux depuis février 2022 immédiatement après la décision de la Fed, les cambistes divergeant sur l'interprétation du message de la banque centrale américaine.

"Dans les mois à venir, il risque d’être de plus en plus difficile pour la Fed de concilier ses deux objectifs, avec le risque de stagflation qui se profile pour l’économie américaine", écrit Sylvain Bersinger, économiste et fondateur du cabinet Bersingéco.

L'euro recule de 0,22%, à 1,1786 dollar, après avoir touché la veille un sommet depuis juin 2021 à 1,19185.

La livre sterling s'échange à 1,3556 dollar, en repli de 0,51%, après la décision de la BoE. La monnaie britannique avait atteint mercredi son plus haut niveau depuis le 2 juillet, à 1,3726 dollar.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans monte de 3,6 points de base (pb), à 4,1121%, après les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage, tandis que les investisseurs continuent d'évaluer la trajectoire des taux outre-Atlantique.

Celui du Bund allemand de même échéance a fini en hausse de 3,8 points de base, à 2,7155%, alors que le Bundestag a approuvé jeudi le budget 2025 qui ouvre la voie à de nouvelles dépenses visant à stimuler l'économie et à renforcer la défense.

En France, où une mobilisation massive à l'appel des syndicats a provoqué quelques heurts, le rendement de l'OAT à dix ans a pris près de quatre points en clôture, à 3,5254%, après s'être établi brièvement au même niveau que celui de l'Italie, à 3,4755%.

Le spread entre le Bund et l'OAT est resté au-dessus des 80 points de base, proche du sommet de six mois quand il avait atteint 84 pb.

Le rendement du Gilt britannique à dix ans a avancé d'environ quatre points de base, à 4,665%, après la décision de la Banque d'Angleterre de maintenir ses taux et de ralentir le rythme de son programme de resserrement quantitatif.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en repli sur fond d'inquiétude pour l'économie américaine, la baisse des taux de la Fed ne suffisant pas à calmer les craintes alors que le marché du travail s'affaiblit et que la construction de logements aux Etats-Unis a chuté en août à son plus bas niveau en près de deux ans et demi.

Le Brent reflue de 0,53% à 67,56 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,64% à 63,62 dollars.

A SUIVRE VENDREDI :

LA SITUATION SUR LES MARCHÉS

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)