L'Europe finit dans le rouge, attentisme à Wall Street après la levée du "shutdown" information fournie par Reuters 13/11/2025 à 18:23
par Claude Chendjou
Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge jeudi et Wall Street était également en baisse à mi-séance, le marché ayant opté pour la prudence en attendant la publication des premières données économiques outre-Atlantique à la suite de la levée du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,11% à 8.232,49 points. Le Footsie britannique a reculé de 1,05% et le Dax allemand a reflué de 1,39%.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,76%, le FTSEurofirst 300 0,63% et le Stoxx 600 0,59%. Tous les grands compartiments de ce dernier, hormis le secteur défensif de l'immobilier, ont fini dans le rouge.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,95%, le Standard & Poor's 500 de 1,24% et le Nasdaq de 1,93%. Les compartiments des nouvelles technologies et des services de communication , plus fortes baisses sur le S&P 500, accusent des replis respectivement de 2,21 et 1,43%.
Cisco Systems, qui a relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, tire son épingle du jeu avec un gain de 4,52%, tandis que Walt Disney, qui a déçu sur le chiffre d'affaires trimestriel, plonge de 8,95%, pesant sur le Dow Jones.
Le président américain Donald Trump a promulgué mercredi soir un projet de loi mettant fin à la paralysie des opérations de l'administration fédérale, dite "shutdown", mais de grandes divisions politiques subsistent et certaines données, retardées depuis 43 jours, pourraient ne jamais être publiées.
Le retour à la normale aux Etats-Unis pourrait être de courte durée, alors que le texte voté par le Congrès finance les opérations de l'administration fédérale seulement jusqu'au 30 janvier prochain, laissant entrevoir l'hypothèse d'un nouveau "shutdown" début 2026.
L'absence de données économiques officielles a contraint les investisseurs et la Réserve fédérale américaine (Fed) à avancer dans le brouillard, sans tableau précis de la situation de la première économie mondiale. Certains économistes estiment qu'il faudra patienter jusqu'à la semaine prochaine avant de prendre connaissance des premiers indicateurs post levée du shutdown, ceux de ce jeudi n'ayant pas été publiés.
Le Fonds monétaire international (FMI) observe des signes de tension dans l'économie américaine, la croissance du quatrième trimestre devant ralentir par rapport aux prévisions précédentes, mais le manque de données dû au "shutdown" a obscurci sa capacité à évaluer les performances économiques américaines, a souligné jeudi la porte-parole de l'organisation, Julie Kozack.
Signe de la nervosité, l'indice de la volatilité VIX à Wall Street est reparti à la hausse, bondissant de près de 10% au-dessus des 19 points, tandis que son équivalent sur l'EuroStoxx 50 a fini sur un gain d'environ 5%, proche des 19 points.
VALEURS EN EUROPE
Solvay a pris 3,49% après la signature d'accords avec les groupes américains Permag et Noveon Magnetics, ainsi que le britannique LCM, pour la fourniture de matériaux de terres rares aux Etats-Unis.
Burberry a reculé de 2,03% malgré un retour de la croissance au deuxième trimestre. Le compartiment européen du luxe a fini en repli de 1,14%.
Siemens a chuté de 9,35%, le groupe allemand ayant publié un bénéfice trimestriel inférieur et annoncé son intention de réduire sa participation dans Siemens Healthineers (-3,35%).
Delivery Hero a perdu 2,49% après les prévisions du spécialiste de la livraison de repas.
Generali a gagné 1,42% après avoir fait état d'une croissance à deux chiffres de son bénéfice sur les neuf premiers mois de l'année.
Novo Nordisk a reculé de 0,75% après le vote des actionnaires de Metsera en faveur de l'offre de Pfizer au terme d'une âpre bataille pour le contrôle du spécialiste des traitements anti-obésité.
LES INDICATEURS DU JOUR
La croissance de l'économie britannique a ralenti plus que prévu au troisième trimestre par rapport au précédent, à 0,1%, freinée par la cyberattaque de septembre contre Jaguar Land Rover, selon les chiffres préliminaires de l'Office national de la statistique (ONS).
La production industrielle en zone euro a augmenté à un rythme moindre qu'anticipé sur un mois en septembre, de 0,2%, selon les données d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.
Le taux de chômage en France, hors Mayotte, a légèrement augmenté au troisième trimestre, à 7,7%, selon les données de l'Insee.
CHANGES
Le dollar recule de 0,42% face à un panier de devises de référence, dans l'attente de données officielles sur l'économie américaine.
L'euro avance de 0,45%, à 1,1644 dollar, au plus haut depuis fin octobre, tandis que la livre sterling s'échange à 1,3201 dollar (+0,55%), malgré des données montrant une croissance économique britannique quasi nulle au troisième trimestre.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans monte de 2,7 points de base, à 4,1057%, après la fin de la plus longue paralysie de l'administration fédérale.
Selon une enquête Reuters auprès d'experts du marché, les rendements des Treasuries à dix ans, en l'absence de surprise sur une inflation à la hausse, devraient légèrement augmenter dans les prochains mois, tandis que les rendements à court terme devraient baisser en raison des anticipations de réduction des taux.
Les rendements souverains en zone euro ont progressé jeudi après trois séances consécutives de légères baisses alors que les données sur la croissance allemande soulevé des interrogations quant à l'ampleur de l'impact des mesures de relance budgétaire du gouvernement.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en hausse de 4,1 points de base, à 2,6874%, et le deux ans sur un gain de 2,6 points, à 2,028%.
L'écart de rendement entre le Bund et l'OAT à dix ans s'est encore resserré, à environ 72 points de base, au lendemain de l'adoption par l'Assemblée nationale française de la suspension de la réforme des retraites, ce qui éloigne le risque d'une censure par le Parti socialiste (PS).
PÉTROLE
Le marché pétrolier rebondit après la forte baisse de mercredi alors que les investisseurs évaluent l'impact d'une offre surabondante et l'imminence des sanctions contre le groupe russe Lukoil.
Le Brent progresse de 0,88% à 63,28 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,87% à 59,01 dollars.
A SUIVRE VENDREDI :
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)