L'Ethiopie dit progresser au Tigré où les combats se poursuivent information fournie par Reuters 16/11/2020 à 18:33
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ADDIS-ABEBA, 16 novembre (Reuters) - Les autorités éthiopiennes accusent les forces du Tigré d'avoir emmené 10.000 prisonniers en fuyant une ville reprise par les forces gouvernementales dans cette région du nord du pays où les combats se poursuivent.
Selon des sources militaires et diplomatiques, l'armée de l'air éthiopienne a bombardé Mekelle, la capitale du Tigré. Aucune précision n'a été donnée sur le nombre de victimes ou sur les dégâts que ces bombardements auraient provoqué.
"Alors que la milice du TPLF était vaincue à Alamata, ils ont fui en emmenant environ 10.000 prisonniers", a déclaré dimanche soir le gouvernement éthiopien dans un message sur Twitter, en référence au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui dirige cette région.
Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante ces accusations, l'accès au Tigré étant limité et les communications coupées pour l'essentiel.
Les dirigeants du Tigré n'ont eux-mêmes pas commenté les événements survenus à Alamata, une localité située à environ 120 km de Mekelle, la capitale régionale, près de l'Etat d'Amhara.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a lancé le 4 novembre une campagne militaire au Tigré, un Etat d'environ cinq millions d'habitants près du Soudan et de l'Erythrée. Il accuse les dirigeants locaux d'avoir attaqué les troupes fédérales.
Ce conflit, qui a fait des centaines de morts des deux côtés, menace de déstabiliser la Corne de l'Afrique.
Plusieurs gouvernement étrangers, dont celui de l'Ouganda, ont proposé une médiation, sans succès, le gouvernement éthiopien ayant fait savoir qu'il n'en avait pas fait la demande et qu'il espérait pouvoir mettre un terme rapide à son offensive.
"Nous disons : 'donnez-nous du temps'. Cela ne va pas durer éternellement", a déclaré Redwan Hussein, un porte-parole du gouvernement. "Nous n'avons jamais demandé de médiation à l'Ouganda ou à n'importe quel autre pays."
Les forces du Tigré ont tiré samedi des roquettes en territoire érythréen, une initiative dénoncée par le responsable de l'Afrique au sein du département d'Etat américain, Tibor Nagy, qui l'a qualifiée d'"effort pour internationaliser le conflit".
Debretsion Gebremichael, le président du Tigré, accuse l'Erythrée d'avoir envoyé des blindés et des milliers de militaires dans sa région en appui à l'offensive gouvernementale éthiopienne.
Le ministre érythréen des Affaires étrangères, Osman Saleh Mohammed, a déclaré la semaine dernière à Reuters que son pays n'était pas impliqué dans le conflit.
Au moins 20.000 Ethiopiens ont fui les combats et se sont réfugiés au Soudan, ont déclaré les Nations unies dimanche.
(Giulia Paravicini version française Bertrand Boucey)