L'avertissement d'Apple, mauvais présage pour Wall Street

information fournie par Reuters 03/01/2019 à 08:36
    SAN FRANCISCO, 3 janvier (Reuters) - L'avertissement lancé
mercredi soir par Apple  AAPL.O  sur son chiffre d'affaires,
justifié par la faiblesse des ventes d'iPhone sur les derniers
mois de 2018, augure mal du début d'année de Wall Street après
un mois de décembre chahuté.
    Le groupe à la pomme a annoncé après la clôture des marchés
américains avoir revu à la baisse sa prévision de ventes pour le
trimestre octobre-décembre en raison du ralentissement des
ventes de son produit vedette, notamment en Chine.  
    Le titre Apple perdait 8% dans les transactions hors séance
et les contrats à terme sur l'indice Standard & Poor's 500
 .SPX  s'affichaient jeudi matin en baisse de plus de 1,3%.
    "Les gens s'attendaient à un rally de janvier pour commencer
l'année. Apple met une sourdine à tout ça", a commenté Daniel
Morgan, gérant senior de Synovus Trust. "Cela nourrit les
craintes que les estimations pour le trimestre soient trop
élevées."
    En prenant en compte sa chute hors séance mercredi, la
capitalisation boursière d'Apple est repassée sous la barre des
700 milliards de dollars (615 milliards d'euros), contre plus de
1.100 milliards en octobre. 
    Même s'il pèse désormais moins qu'Amazon  AMZN.O  et
Microsoft  MSFT.O , le groupe reste l'un des poids lourds de
Wall Street et sa chute risque fort d'affecter le sentiment
général des investisseurs. 
    La nouvelle prévision de chiffre d'affaires trimestriel, à
84 milliards de dollars, est inférieure de près de 12% à
l'estimation moyenne des analystes. 
    
    LA VALORISATION DU S&P-500 REMISE EN CAUSE ?
    L'indice large américain Standard & Poor's 500  .SPX , qui
vient de vivre son pire mois de décembre depuis 1931 avec une
chute de 9,18%, est désormais valorisé environ 14 fois les
bénéfices attendus, contre 18 fois il y a un an. 
    Ce repli du multiple cours/bénéfice constitue l'un des
principaux arguments des tenants d'un rebond de Wall Street, qui
jugent le marché boursier sous-évalué après la correction des
derniers mois. Mais l'avertissement d'Apple pourrait remettre en
cause leur thèse s'il était le premier d'une longue série. 
    "Après une vague de révisions à la baisse dans la chaîne
d'approvisionnement de l'iPhone en novembre, l'annonce d'Apple
n'est pas une grosse surprise", écrivent les analystes de Morgan
Stanley dans une note publiée jeudi. 
    "Mais son ampleur renforce la probabilité d'une nouvelle
vague de révisions à la baisse pour le trimestre débutant en
mars et aliment le sentiment général négatif", ajoute la banque.
    Les analystes financiers tablent pour l'instant sur une
croissance de près de 7% des profits des entreprises du S&P-500
cette année, ce qui traduirait un net ralentissement après le
bond de 24% des bénéfices par action (BPA) attendu pour 2018
selon les dernières estimations d'IBES-Refinitiv. 
    Début octobre, la croissance des bénéfices attendue pour
2019 atteignait 10%.
    Pour le seul secteur des hautes technologies, la progression
des profits devrait être revenue à 12% au quatrième trimestre
après +29% au troisième avant de chuter à 2% seulement sur les
trois premiers mois de 2019, toujours selon les dernières
estimations d'IBES.
    

 (Noel Randewich et April Joyner, Marc Angrand pour le service
français, édité par Patrick Vignal)