L'Arménie annonce de violents combats autour de la 2e ville du Haut-Karabakh information fournie par Reuters 09/11/2020 à 15:43
* Des combats opposent l'Arménie et l'Azerbaïdjan depuis le 27 septembre
* Bakou annonce la prise de la ville de Choucha
* Erevan dément la prise de cette ville stratégique
par Nvard Hovhannisyan et Nailia Bagirova
EREVAN/BAKOU, 9 novembre (Reuters) - L'Arménie a fait état lundi de violents combats autour de la deuxième ville du Haut-Karabakh, Choucha (Chouchi pour les Arméniens), au lendemain de l'annonce par le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, de la prise de cette ville stratégique après six semaines d'affrontements.
L'annonce du président azerbaïdjanais, bien que démentie par l'Arménie, a déclenché dimanche des scènes de liesse dans les rues de Bakou.
Un porte-parole du leader du Haut-Karabakh a confirmé que la ville de Choucha échappait désormais au contrôle de la république autoproclamée et que "l'ennemie était aux portes de Stepanakert".
La ville est située à 15 kilomètres de Stepanakert, la plus grande commune de l'enclave, reconnue par la communauté internationale comme partie intégrante de l'Azerbaïdjan mais contrôlée par des forces séparatistes arméniennes et peuplée majoritairement d'Arméniens.
"Le combat dans les environs de Chouchi continue. Les unités de l'armée du Haut-Karabakh remplissent leur mission avec succès, empêchant toute initiative de l'ennemi", a déclaré la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Shushan Stepanyan.
Soutenu par la Turquie, l'Azerbaïdjan dit avoir depuis le 27 septembre repris le contrôle d'une grande partie de son territoire dans et autour du Haut-Karabakh, ce que l'Arménie dément.
Les combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont les plus violents depuis l'accord de cessez-le-feu conclu en 1994, qui a mis fin à une guerre ayant fait au moins 30.000 morts.
Malgré trois accords de trêve au cours des six dernières semaines, les affrontements n'ont jamais cessé, laissant craindre plusieurs milliers de morts.
La ville est bordée de falaises abruptes et pourrait servir de tremplin en vue d'une offensive de Bakou vers Stepanakert, selon des analystes militaires et des responsables politiques.
Chouchi, dont la population était majoritairement azérie avant le premier conflit, représente un symbole culturel important pour les deux camps.
La Russie, qui a exercé une grande influence dans le Caucase du Sud à l'époque soviétique, est liée à Erevan par un accord de défense, mais entretient également de bonnes relations avec l'Azerbaïdjan, un producteur de gaz et de pétrole dont les oléoducs sont essentiels à l'approvisionnement des marchés.
Les analystes estiment qu'une implication directe de la Russie dans le conflit est peu probable sauf si l'Arménie elle-même est délibérément attaquée. Ils ajoutent que la Turquie ne devrait pas accroître son soutien à l'Azerbaïdjan si ce dernier continue de gagner du terrain.
"La Russie continue de tout mettre en oeuvre pour résoudre le conflit du Haut-Karabakh par des moyens politiques et diplomatiques", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence de presse russe TASS.
(Avec Margarita Antidze à Tbilissi; version française Claude Chendjou, édité par)