L'Allemagne envisage de développer un avion de combat sans Dassault
information fournie par Reuters 26/09/2025 à 13:07

Des maquettes du SCAF franco-germano-espagnol à Paris

L'Allemagne pourrait poursuivre le projet d'avion de combat du futur (Scaf) sans la France si les négociations échouaient, ne souhaitant pas céder aux exigences jugées injustifiées de Dassault Aviation pour obtenir une part plus importante du travail, a déclaré à Reuters une source proche du dossier.

La France, l'Allemagne et l'Espagne sont toutes trois impliquées dans le projet Scaf (Système de combat aérien du futur) qui vise à développer un avion conçu pour voler aux côtés de drones armés. Mais le projet à 100 milliards d'euros est confronté à des dissensions entre Dassault et Airbus, qui représente à la fois Madrid et Berlin.

Le ministère allemand de la Défense et le cabinet du chancelier Friedrich Merz sont résolus à mettre en œuvre les accords existants avec Paris et Madrid, ou bien à chercher d'autres solutions pour développer le futur avion de combat, si cela s'avère impossible avec Dassault, a déclaré la source.

La chancellerie allemande et le ministère de la Défense n'ont pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Dassault s'est refusé à tout commentaire.

L'Allemagne a précédemment reproché à Dassault de bloquer la prochaine phase du projet Scaf, impliquant la construction d'un démonstrateur en état de vol, en exigeant le pilotage exclusif du projet.

Mardi, le président-directeur général de Dassault Aviation Eric Trappier a déclaré que le groupe avait la capacité de fabriquer la prochaine génération d'avions de combat européens sans partenaire, tout en mettant l'Allemagne au défi de faire de même.

Le constructeur aéronautique a précédemment nié avoir rompu les accords existants. Dassault a toutefois affirmé qu'une division en trois parties du processus décisionnel est inapplicable et qu'elle souhaite une direction plus claire de la partie principale du projet concernant l'avion de combat, Airbus gérant les autres parties du projet.

(Reportage Sabine Siebold ; version française Coralie Lamarque ; édité par Augustin Turpin)