MADRID, 21 juin (Reuters) - Les actionnaires du groupe
espagnol NH Hotel NHH.MC ont voté mardi l'exclusion du conseil
d'administration d'un coprésident et de trois autres
administrateurs désignés par le premier actionnaire, le chinois
HNA 000616.SZ , en raison d'un risque de conflit d'intérêts.
Près de 60% des actionnaires ont approuvé lors de
l'assemblée générale à Madrid une motion excluant les
administrateurs choisis par HNA, après le rachat par ce dernier
de Carlston-Rezidor, concurrent direct de NH.
HNA, qui multiplie les investissements hors de Chine dans
des secteurs allant de l'hôtellerie au transport aérien en
passant par la finance, s'est déclaré déçu en rappelant qu'il
avait sauvé NH en 2014 en lui apportant des capitaux frais.
"Nous resterons un actionnaire actif et nous attendons du
nouveau conseil qu'il serve au mieux les intérêts de tous les
actionnaires, salariés et autres parties prenantes de NH Hotel",
a-t-il dit dans un communiqué.
La motion présentée par le fonds d'investissement
britannique Oceanwood Capital arguait du fait que le rachat de
Carlston-Rezidor en avril plaçait HNA en situation de conflit
d'intérêts, Carlston-Rezidor et NH étant concurrents directs sur
plusieurs marchés européens, dont l'Allemagne et la Belgique.
HNA, qui détient 29,5% du capital de NH, a racheté Carlston
Hotels, propriétaire entre autres de l'enseigne Radisson, pour
un montant resté confidentiel. L'opération lui a permis de
prendre le contrôle du suédois Rezidor Hotel REZT.ST .
Le groupe chinois a pris un certain nombre d'engagements
censé prévenir les conflits d'intérêts, sans pour autant
rassurer les actionnaires de NH.
Certains analystes n'excluent pas désormais de voir HNA
lancer une offre d'achat sur NH ou engager des discussions en
vue de séparer les activités européennes du groupe espagnol du
reste de son portefeuille pour régler les conflits d'intérêts.
Le nom de HNA a été cité récemment comme un partenaire
potentiel pour Accorhotels ACCP.PA face aux convoitises d'un
autre chinois, Jin Jiang, mais HNA a démenti avoir discuté d'une
entrée au capital du français.
(Robert Hetz; Marc Angrand pour le service français)