Kering : l'arrivée de Luca De Meo entérinée par les actionnaires information fournie par AOF 09/09/2025 à 17:07
(AOF) - Kering (-1,88%, à 234,34 euros) enregistre la plus forte baisse du CAC 40 alors que l'assemblée générale du groupe a entériné l'arrivée de Luca De Meo, ex-DG de Renault, en tant que directeur général. Son arrivée avait été révélée mi-juin, provoquant un rebond de l'action. S’exprimant aujourd’hui, le PDG, François-Henri Pinault, a indiqué que Luca De Meo présenterait un nouveau plan stratégique au printemps 2026.
Selon Reuters, ce dernier a indiqué que les premières décisions visant à rendre le groupe plus agile, plus intégré et plus rentable seront mises en œuvre avant la fin de l'année.
Avant d'ajouter : " Nous devons continuer à réduire notre dette, à réduire nos coûts. Et, si nécessaire, rationaliser, réorganiser, repositionner certaines de nos marques. Ces décisions ne seront pas toujours faciles à prendre. "
HSBC a relevé au début du mois sa recommandation sur Kering à Acheter et a évoqué l'arrivée de Luca De Meo. " Nous sommes enthousiastes à l'idée de ce changement, principalement parce que nous pensons que dans le domaine de la consommation, il est difficile de contester l'enthousiasme lié à l'espoir que suscite l'embauche d'un directeur général externe ", expliquait l'analyste. Ce dernier donnait en exemple l'arrivée de Björn Gulden chez Adidas (hausse de 85 % du cours de l'action, contre 42 % pour le DAX au cours des 24 premiers mois de son mandat) ou Burberry avec l'arrivée de Josh Schulman (hausse de 70 % du cours de l'action, contre seulement 10 % pour le FTSE 100 au cours des 12 premiers mois de son mandat).
Le bureau d'études souligne que Luca De Meo est un spécialiste reconnu de la création de marques et du marketing. Le broker considère par ailleurs qu'un nouveau leader est bien placé pour remédier à ce qui a manqué à l'entreprise ces dernières années : un sens de l'urgence et de la simplicité (trop de décideurs chez Gucci, des doublons au niveau corporate, etc).
Enfin, HSBC juge qu'étant donné que Gucci a été vendu à des prix trop élevés, distribué à outrance, surmédiatisé et délaissé par les consommateurs pendant plusieurs années, il ne faudra pas grand-chose pour relancer l'intérêt des consommateurs pour la marque en 2026.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Groupe de luxe né en 1963 propriétaire des marques Balenciaga, Bottega Veneta, Gucci ou Yves-Saint-Laurent ;
- Chiffre d'affaires de 17,2 Mds€ réalisé à 30% en Asie-Pacifique, 8% au Japon, 29% en Europe et 24% en Amérique du nord, avec 91% des ventes dans le réseau en propre ;
- Modèle d'affaires de « pure player » du luxe, fondé sur une croissance organique mais supérieure à celle des marchés via l’autonomie créative des Maisons et les partenariats stratégiques ;
- Capital contrôlé à 42,2% (près de 59% des droits de vote) par la holding Aremis de la famille fondatrice, François-Henri Pinault étant président-directeur général du conseil d’administration de 13 membres et Jean-François Palus directeur général délégué ;
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires face à un recul de 12 % des ventes et de 62 % du résultat :
- renouvellement des directeurs de collections et des directions générales dans les maisons phares – YSL, Gucci, Balenciaga et Bottega Venetta, assorti d’un rajeunissement de l’offre, d’une hausse de la part de la maroquinerie dans les revenus, rationalisation de la distribution-logistique, e-commerce, réseau Wholesale et élargissement du maillage des magasins,
- après un recul de 5 % des coûts, réduction du même montant en 2025,
- flexibilité financière via les cessions immobilières -1,2 Md€ en 2024, 2 Mds€ en 2025 et 2026,
- montée en puissance des diversifications : lunetterie, lancée en 2015 : déjà 1,6 Mds€ de revenus pour le 2ème acteur mondial ; parfumerie, lancé en 2023 : achat de Creed, 2 lancements en 2024 et 2025 ;
- Stratégie environnementale « Care for the planet » de neutralité totale en 2033 :
- réduction des impacts de la chaîne d’approvisionnement (pollution de l’air et de l’eau, gestion des déchets et utilisation des sols…),
- « Index de développement durable des fournisseurs » et traçabilité du bien-être animal et d’utilisation des produits chimiques,
- Materials Innovation Lab dédié aux montres et à la joaillerie, et au textile,
- soutien à la biodiversité, l’agriculture régénérative et le fonds climat pour la nature ;
- Bilan en cours de renforcement : dette nette de 10,5 Mds€ et 1,4 Md€ d’autofinancement libre.
Défi s
- Exécution de la relance de Gucci, 1er contributeur historique aux résultats ;
- Evolution du dossier Valentino détenu à 30% avec option d’acquisition totale en 2030 ;
- Absence de prévisions chiffrées pour 2025 ;
- Dividende 2024 réduit de plus de la moitié à 6€, après acompte de 2€.