LONDRES, 30 mai (Reuters) - Les responsables de la stratégie
actions de JPMorgan ont déclaré mardi s'attendre à ce que les
valeurs britanniques rattrapent une partie de leur retard sur
celles de la zone euro, en recommandant aux investisseurs
d'acheter de grands exportateurs distribuant des dividendes, les
plus à même selon eux de bénéficier de la faiblesse de la livre
sterling.
L'indice large britannique FTSE 350 .FTLC est en hausse de
près de 6% depuis le 1er janvier, alors que l'EuroStoxx 50
.STOXX50E de la zone euro affiche une progression de plus de
8%.
"Nous pensons que les valeurs britanniques sont en train de
redevenir intéressantes dans le cadre d'une allocation
régionale", écrit l'équipe de JPMorgan dirigée par Mislav
Matejka dans une note aux clients de la banque, ajoutant avoir
observé depuis le début du mois des signes de regain d'intérêt
des investisseurs pour le risque, une évolution de bon augure
pour les actions cotées à Londres.
"Le Royaume-Uni est un marché défensif avec un rendement du
dividende élevé. Il devrait enregistrer de bonnes performances
dans un contexte de possible ralentissement des indicateurs
d'activité, de baisse des chiffres de l'inflation et de
variations faibles des rendements obligataires", ajoute
JPMorgan.
La banque américaine prévoit aussi une interruption de la
dépréciation de la livre sterling face au dollar américain.
La devise britannique a cédé du terrain ces derniers jours
après la publication de plusieurs sondages montrant une nette
réduction de l'écart entre conservateurs et travaillistes dans
les intentions de vote pour les élections législatives du 8
juin.
Si le camp de la Première ministre, Theresa May, reste donné
vainqueur, l'évolution de l'opinion suscite des interrogations
sur la pertinence de sa décision de convoquer ce scrutin
anticipé.
Une victoire éventuelle des travaillistes serait un facteur
défavorable pour bon nombre de valeurs britanniques, explique
JPMorgan, ajoutant que tout accès de faiblesse de la livre
sterling dans cette hypothèse profiterait aux exportateurs.
Parallèlement, les responsables de la stratégie actions de
la banque américaine ont abaissé leur recommandation sur le
secteur automobile européen à "neutre", précisant favoriser
désormais des secteurs défensifs comme les services aux
collectivités ("utilities") et les télécommunications, à la
traîne du mouvement général de hausse depuis l'été dernier.
A l'échelle mondiale, JPMorgan continue de réduire la part
des actions japonaises dans son allocation d'actifs, expliquant
que l'appréciation du yen pèse sur les bénéfices d'entreprises
qui montrent déjà certains signes défavorables.
(Vikram Subhedar; Marc Angrand pour le service français)