Japon-PMI et inflation pourraient inciter la BoJ à agir
information fournie par Reuters 21/06/2019 à 08:04
* CPI "core" +0,8% en mai, conforme au consensus * CPI "core-core" +0,5% c. +0,6% en avril * Recul de l'indice PMI manufacturier flash en juin * Plus forte baisse des nouvelles commandes en 3 ans * Une geste accommodant de la BoJ anticipé en juillet par Leika Kihara et Daniel Leussink TOKYO, 21 juin (Reuters) - La faiblesse persistante de l'inflation, très éloignée de son objectif, et la contraction de l'activité manufacturière pourraient amener la Banque du Japon (BoJ) à prendre de nouvelles mesures de soutien à l'économie, peut-être dès le mois prochain. L'indice des prix de détail (CPI) hors produits alimentaires frais a augmenté de 0,8% sur un an en mai, par rapport à mai 2018, après une hausse de 0,9% en avril, suivant les statistiques officielles publiées vendredi. Sa hausse est conforme aux attentes mais reste très éloignée de l'objectif de la BoJ d'une inflation de 2%. L'indice CPI hors produits alimentaires frais et coûts de l'énergie a augmenté de 0,5% en mai après +0,6% en avril. Par ailleurs, l'activité du secteur manufacturier s'est contractée en juin, sous l'effet entre autres d'une baisse sans précédent depuis trois ans des nouvelles commandes, conséquence du ralentissement de la demande chinoise. La BoJ a observé le statu quo jeudi, signalant qu'elle penchait en faveur d'un renforcement, plutôt que d'un allègement, des mesures de soutien à la croissance dans un contexte économique international tendu. Le ministère des Finances a annoncé vendredi qu'une réunion aurait lieu dans la journée avec la BoJ et l'Agence des services financiers (FSA) dans le but d'échanger des informations sur les marchés financiers internationaux. "Si les entreprises ne peuvent répercuter la hausse de leurs coûts sur les ménages, l'inflation mesurée par les prix de détail (hors produits alimentaires frais) pourrait ralentir autour de 0,5% à 0,6% au second semestre", observe Mari Iwashita, économiste de Daiwa Securities. "La BoJ pourrait réagir en juillet aux évolutions économiques négatives à l'étranger en modifiant sa communication avancée et en s'engageant à maintenir encore plus longtemps des taux d'intérêt ultra-bas." L'économie japonaise a connu une croissance de 2,1% en rythme annualisé au premier trimestre mais son expansion devrait ralentir, estiment nombre d'analystes, la guerre commerciale sino-américaine altérant le sentiment des entreprises nippones, sans parler de la hausse de la TVA prévue en octobre. Tout affaiblissement de l'investissement productif viendrait remettre en cause l'argument avancé par la banque centrale selon lequel une reprise économique régulière poussera les entreprises à augmenter les salaires et les prix, alimentant ainsi l'inflation. Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la BoJ, a déclaré jeudi qu'il n'hésiterait pas à prendre de nouvelles mesures de soutien si l'économie faiblissait et les marchés en ont déduit qu'il pourrait joindre le geste à la parole dès juillet. "La BoJ pourrait être forcée d'agir si le yen subit une pression haussière parce que les banques centrales d'Europe et des Etats-Unis vont faire plutôt dans l'accommodation monétaire", note Takeshi Minami, économiste de l'institut d'études Norinchukin. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)