Italie: l'UE s'inquiète des conditions du rachat de BPM par Unicredit
information fournie par Boursorama avec AFP 15/07/2025 à 08:20

La Commission européenne a estimé lundi que les conditions fixées par le gouvernement italien pour le rachat de Banco BPM par une autre banque italienne, Unicredit, pourraient être contraires aux règles de l'UE.

L'exécutif européen a indiqué avoir envoyé une lettre à Rome dans laquelle il fait part de son inquiétude sur le sujet.

La Commission estime que les conditions décidées en avril par le gouvernement italien au rachat de BPM par Unicredit pourraient "constituer une violation" des règles européennes en matière de concurrence, a indiqué un porte-parole de la Commission, devant la presse à Bruxelles.

Le gouvernement de Giorgia Meloni, opposé à cette fusion, a exercé en avril son "golden power", un pouvoir spécial qui lui permet d'imposer des conditions très contraignantes à ce rachat.

Parmi celles-ci, l'obligation pour Unicredit, si elle venait à racheter Banco BPM, de maintenir le niveau des prêts accordés en Italie un certain temps et d'arrêter toute activité en Russie. Autant de conditions qui ont grevé les simulations de gains qu'offrirait à Unicredit ce rachat.

Son directeur général, Andrea Orcel, avait alors évalué la probabilité de poursuivre le rachat à seulement "20% ou moins".

La Commission n'en avait pas moins décidé en juin d'approuver ce projet de rachat, après un engagement d'Unicredit à céder 209 agences dans des régions où la fusion des deux réseaux aurait pu, selon elle, poser des problèmes de concurrence.

Mais elle ne s'était pas encore prononcée spécifiquement sur les nouvelles conditions posées par Rome. Sur la base de réponses apportées en juin par le gouvernement italien, Bruxelles a finalement estimé que ces conditions n'étaient "pas suffisamment motivées", a précisé ce porte-parole.

Le gouvernement italien a pour sa part réagi lundi affirmant "qu'il répondra avec un esprit constructif et de collaboration aux éclaircissements demandés" par la Commission.

Il avait déjà subi un revers samedi lorsque le Tribunal administratif de Rome (TAR) avait partiellement donné raison à Unicredit, éliminant deux des quatre exigences que Rome avait imposés dans le cadre de son "golden power" pour cette reprise.

La première banque italienne, Unicredit, a lancé fin novembre une offre publique d'échange (OPE) valorisant la quatrième banque du pays, Banco BPM, à plus de 10 milliards d'euros, sur fond de restructuration de tout le secteur bancaire italien.