Hermès : les ventes augmentent de 9% au T2, ralentissement hors maroquinerie information fournie par Reuters 30/07/2025 à 10:22
Hermès a fait état mercredi d'une progression de 9% de ses ventes à changes constants au deuxième trimestre à la faveur de la solidité de sa division de maroquinerie, mais les autres activités du groupe de luxe ne sont pas épargnées par le fort ralentissement qui touche l'ensemble du secteur.
L'attrait des célèbres sacs Birkin, Constance et Kelly a jusqu'à présent protégé Hermès des difficultés de l'industrie du luxe. La principale division de maroquinerie-sellerie du groupe a ainsi vu ses ventes augmenter de 14,8% entre avril et juin.
Toutefois, celle des vêtements et accessoires a vu la croissance de ses ventes ralentir à 3,8% contre +7,2% au premier trimestre, tandis que les divisions plus petites de parfums et horlogerie ont vu leurs ventes se contracter de 7,2% et 5,5% respectivement.
"C'est un signe que le marché reste difficile", a commenté dans une note Luca Solca, analyste chez Bernstein.
A la Bourse de Paris, Hermès, devenu cette année la première capitalisation boursière française, perdait 3,95% à 07h45 GMT, accusant l'un des plus forts replis du CAC 40, en hausse de 0,1% au même moment.
Mardi, le concurrent Kering a fait état d'une chute de 15% de ses ventes en comparable pour le deuxième trimestre tandis que le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé la semaine dernière une baisse organique de ses ventes de 4% sur la même période.
L'industrie du luxe souffre de la faiblesse prolongée du marché chinois et s'est tournée vers les Etats-Unis pour trouver un relais de croissance. Mais la demande y est instable alors que le sentiment du consommateur, confronté à des hausses de prix, est fragile.
Le cabinet de conseil Bain prévoit une baisse des ventes mondiales de produits de luxe de 2% à 5% cette année, après un repli de 1% l'an dernier.
"Je ne vois pas de changement fondamental dans le climat des ventes en Chine pour le moment", a déclaré mercredi le gérant de Hermès, Axel Dumas, auprès des journalistes, ajoutant considérer comme intact le potentiel à long terme du marché chinois.
Il a indiqué par ailleurs que le groupe ne prévoyait pas d'augmenter à nouveau ses prix cette année, après les avoir relevés de 7% au niveau mondial et de 5% supplémentaires aux Etats-Unis.
Ces hausses de prix devraient être suffisantes pour intégrer pleinement les effets des nouveaux droits de douane de 15% instaurés par les Etats-Unis sur les importations en provenance de l'Union européenne, a-t-il estimé.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Mimosa Spencer et Tassilo Hummel, édité par Augustin Turpin)