Hermès International, en croissance mais l'activité décélère information fournie par Investir 29/04/2025 à 09:00
Axel Dumas, le gérant d' Hermès , avait exprimé une certaine prudence le 14 février, à l'occasion des comptes 2024, concernant le premier trimestre 2025. Le patron de la maison de luxe avait invoqué en particulier une base de comparaison exigeante, grâce à des ventes qui avaient été particulièrement dynamiques au moment du Nouvel An chinois.
Sa réserve d'alors semble justifiée. Le groupe a publié le jeudi 17 avril un chiffre d'affaires de 4,1 millions d'euros, en augmentation de 8,5% et de 7,2% à taux de change constants. Alors que le marché du luxe pourrait être en léger repli cette année (de 2%, selon le bureau d'analyse Bernstein), la performance d'Hermès a déçu la Bourse. C'est que le rythme de sa croissance interne a été divisé par deux par rapport aux 14,7% de l'année 2024, et un peu plus au regard des 17,6% de son quatrième trimestre, sachant que le groupe avait annoncé passer des hausses de prix de 6% à 7% début 2025. Par grands marchés, le ralentissement le plus marquant semble être celui de l'Asie-Pacifique (hors Japon, essentiellement la Chine), où les facturations au 31 mars se sont bonifiées de 1,2% (en comparable), contre 7,4% l'an dernier. Dans son communiqué, outre la base de comparaison élevée, le sellier déplore «la baisse de trafic [dans les magasins] observée en Grande Chine depuis la fin du premier trimestre 2024».
Dans les autres zones géographiques, Hermès a pu compter sur la fidélité de ses clientèles locales, ainsi que, en Europe (+ 13,3% et même + 14,2% en France), de «la dynamique des flux touristiques».
Hausses de prix
Au Japon, où Hermès avait précisé, en février, bénéficier d'une clientèle surtout nipponne et dépendre assez peu des touristes chinois, le groupe a enregistré une croissance de 17,2%, après 22,5% l'année passée. Les Etats-Unis (+ 11%) sont restés un marché porteur, même en mars, a précisé le groupe, freiné en tout début d'année par des stocks très bas à la suite d'un dernier trimestre 2024 qu'il avait qualifié d'«exceptionnel» outre-Atlantique. Fort de son pricing power, le sellier prévoit d'augmenter à nouveau ses tarifs sur tous ses produits à compter du 1er mai aux Etats-Unis, selon Reuters, afin de compenser les surtaxes douanières de 10%.
Nous recommandons de conserver la valeur. Bien qu'en baisse de 22% depuis son record du 14 février, elle reste chère, se payant près de 43 fois le bénéfice estimé pour 2026.
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