* La croissance organique accélère à 11,6%
* La maroquinerie progresse de 12,5%
* Les ventes en Asie hors Japon grimpent de 16,9%
* La France pénalisée par le mouvement des "Gilets jaunes"
(Actualisé avec détails, commentaires, cours)
par Pascale Denis
25 avril (Reuters) - Hermès International HRMS.PA a
accéléré le pas au premier trimestre 2019 et fait mieux
qu'attendu grâce à une très forte demande en Chine et dans sa
division phare, la maroquinerie.
Les ventes du fabricant des sacs Kelly ont grimpé de 11,6% à
taux de change constants en début d'année, après une hausse de
9,6% au dernier trimestre de 2018 et de 10,4% sur l'ensemble de
l'exercice précédent.
Le chiffre d'affaires a atteint 1,61 milliard d'euros, en
hausse de 16% en données publiées.
Cette performance place une fois encore Hermès parmi les
meilleures performances du luxe, aux côtés de LVMH LVMH.PA et
Kering PRTP.PA .
Les ventes ont décollé de 16,9% en Asie-Pacifique, portées
par les fêtes du nouvel an chinois et par une "progression à
deux chiffres également" à Hong Kong, Taiwan et Macao.
La maroquinerie a brillé, avec une hausse de 12,5% et de
"fortes livraisons", a précisé le directeur financier du groupe,
Eric du Halgouët, lors d'une conférence téléphonique avec la
presse.
Hermès, dont l'offre de sacs demeure inférieure à la
demande, continue d'accroître ses capacités de production en
France avec l'ouverture d'une 20e maroquinerie prévue pour 2021.
L'objectif de croissance annuelle de cette division reste de
l'ordre de 10%, avec une progression des volumes d'environ 7% et
une hausse de prix de 3%, a précisé le directeur financier.
Les vêtements et accessoires ont encore une fois signé une
très solide performance (+13,4%) tandis que la soie est restée
très ralentie (+2,5% après une hausse de 3,2% en 2018).
MOINS DE CRAVATES ET DE FOULARDS
La cravate, jugée trop formelle, souffre des nouvelles
habitudes vestimentaires des jeunes consommateurs du luxe.
Pour limiter les effets de cette érosion, Hermès mise sur de
nouveaux formats destinés aux hommes, comme les foulards.
Du côté des célèbres "carrés", les ventes ont pâti du
"succès moins marqué des créations des dernières collections",
mais le groupe mise sur ses nouvelles collections, matières et
formats pour redynamiser les ventes.
Hermès profite, comme Louis Vuitton ou Gucci, d'un boom des
achats de produits de luxe en Chine, encouragé par de moindres
écarts de taux de changes et par les mesures de Pékin visant à
favoriser la consommation intérieure (baisse de la TVA,
contrôles et lutte conte les "daigous", ces acheteurs qui
revendent sur des plates-formes chinoises des produits achetés à
l'étranger).
Le succès de l'ouverture du site de ventes en ligne d'Hermès
en Chine en 2018 a également joué.
L'envolée des ventes en Asie et leur forte progression en
Europe (+9,5%) et aux Etats-Unis (+9,8%) ont permis de compenser
leur faiblesse en France (+1,4%) où le trafic a baissé dans les
magasins parisiens en raison des manifestations des "Gilets
jaunes".
"Hermès signe un très solide début d'année avec un 'mix'
positif. La rentabilité en Asie hors Japon est supérieure à
celle d'autres régions et la maroquinerie, la plus rentable, a
plus progressé que la moyenne", note Rogerio Fujimori, analyste
de RBC. Ces éléments positifs devaient permettre de limiter les
effets négatifs des couvertures de change attendus sur les
marges cette année, ajoute-t-il.
En Bourse, le titre Hermès était stable (-0,19%) à 617,8
euros à 12h00, après avoir touché un nouveau sommet à 622,00
euros en début de séance. Il s'adjuge 27,9% depuis le début de
l'année, malgré des multiples de valorisation les plus élevés du
secteur (39,06 fois les bénéfices estimés pour 2020, contre 22,3
pour LVMH ou 20,6 pour le suisse Richemont CFR.S .
(Edité par Matthieu Protard)