Harcèlement chez Ubisoft: jusqu'à 3 ans de prison avec sursis requis contre les anciens cadres information fournie par Boursorama avec AFP 05/06/2025 à 18:00
Des peines allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende ont été requis jeudi contre les trois anciens hauts cadres d' Ubisoft accusés d'avoir mené un harcèlement sexuel et moral systémique envers leurs employés.
Le procureur du tribunal correctionnel de Bobigny a demandé une peine de trois ans de prison avec sursis et une amende de 30.000 euros contre Thomas François, ancien vice-président du service éditorial du fleuron français du jeu vidéo. C'est envers ce cadre surnommé Tommy que le représentant du parquet a été le plus sévère, le qualifiant de responsable "d'un "harcèlement particulièrement violent, intense, systémique, inscrit dans le temps, avec une multiplicité de victimes".
Veillant à respecter les plaignants présents dans la salle d'audience depuis l'ouverture du procès lundi, Antoine Haushalter a rappelé dans son réquisitoire quantité de surnoms insultants, de comportements humiliants et de propos dégradants et sexistes que Thomas François à multiplié entre 2012 et juillet 2020 envers ses subalternes. L'ancien VP d'Ubisoft, accusé de harcèlement sexuel, avait entre 38 et 46 ans sur la période de prévention retenue par la justice.
Contre Serge Hascoët, ancien numéro 2 du groupe en sa qualité de directeur créatif, le procureur a requis 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende en raison du harcèlement moral qu'il est accusé d'avoir exercé. Ce cadre dirigeant, qui a démissionné à l'été 2020 quand le scandale a éclaté dans la presse, était, rapporte le ministère public, "rabaissant et méprisant par rapport de ses subordonnées." Plusieurs anciennes assistantes de direction ont témoigné notamment de courses personnelles qu'elles avaient effectuées pour lui, bien loin de leurs responsabilités au sein de la multinationale.
Le procureur a souligné par ailleurs que M. Hascoët devait être condamné pour complicité du harcèlement sexuel et moral opéré par Thomas François par son "encouragement à poursuivre et adopter un tel comportement." En revanche, il a demandé sa relaxe pour les faits de harcèlement sexuel qu'il a estimé comme n'étant "pas suffisamment caractérisé".
Contre le troisième prévenu de ce dossier, Guillame Patrux, qui a mené "un harcèlement moral à une échelle plus réduite que Serge Hascoet et Thomas François mais particulière intense pour son équipe", le ministère public a demandé un condamnation à 15 mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 euros.
Le tribunal doit rendre sa décision vendredi.