Grèce-Aube dorée reconnue comme une organisation criminelle
information fournie par Reuters 07/10/2020 à 11:51

ATHENES, 7 octobre (Reuters) - Les cadres du parti grec d'extrême droite Aube dorée ont été reconnus coupables mercredi d'appartenance à une organisation criminelle par la Cour d'appel d'Athènes, au terme de cinq ans de procédure.

Nikos Mihaloliakos, son chef de file, et plusieurs dizaines de ses membres ont été arrêtés après la mort du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, tué en 2013 par un militant du mouvement. Le parti, qui nie toute activité criminelle, se dit victime d'une chasse aux sorcières.

Aube dorée, formation xénophobe qui a tiré parti de la crise économique et des mesures austérité draconiennes mises en oeuvre pour en sortir, a fait son entrée au parlement en 2012, mais a perdu tous ses sièges lors des législatives de l'été 2019. Au plus fort de la crise, il s'agissait du troisième parti politique en terme de popularité.

Yiorgos Roupakias, qui était jugé pour le meurtre de Pavlos Fyssas, en a quant à lui été reconnu coupable.

Une foule immense s'était rassemblée devant le tribunal avant le verdict et la police a dû faire usage de gaz lacrymogène, après des jets de cocktails molotov. "Les nazis en prison", pouvait-on lire sur l'une des banderoles brandies par les manifestants.

Au total, 65 personnes, dont 18 anciens députés d'Aube dorée, étaient poursuivis pour appartenance à une organisation criminelle.

Plusieurs dizaines d'autres membres et sympathisants du parti doivent répondre d'accusations allant du meurtre au parjure, pour des agressions d'immigrés et de militants de gauche.

Le mouvement de défense des droits de l'homme Amnesty International s'est félicité du verdict de mercredi.

"Les accusations portées contre les dirigeants et les membres d'Aube dorée, notamment pour le meurtre de Pavlos Fyssas, révèlent une fissure qui existe non seulement en Grèce mais dans toute l'Europe et au-delà", a déploré Nils Muiznieks, son directeur pour l'Europe.

(Renee Maltezou et Lefteris Papadimas, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Jean-Michel Bélot)