(Actualisé avec détails point de presse)
YOKOHAMA, Japon, 27 mars (Reuters) - Le comité chargé de
remanier la gouvernance de Nissan 7201.T a déclaré mercredi
qu'il y avait suffisamment de faits permettant de soupçonner
l'ancien président Carlos Ghosn d'avoir enfreint les lois et
utilisé des fonds du constructeur automobile japonais à des fins
privées.
Le comité externe, qui examine la gouvernance de Nissan
depuis le début de l'année, a ajouté dans son rapport que la
concentration des pouvoirs sous l'ère Ghosn était la principale
cause des malversations dont l'ex-dirigeant est accusé.
Pour y remédier, le comité recommande que la majorité des
administrateurs du groupe soient indépendants, qu'un
administrateur indépendant devienne président du conseil
d'administration et que le rôle de président de Nissan soit
aboli.
"Nous nous attendons à ce que Nissan prenne ces
recommandations au sérieux et les applique rapidement afin de
mettre en place la meilleure structure de gouvernance possible",
a déclaré le coprésident du comité, Seiichiro Nishioka, lors
d'un point de presse à Yokohama.
Le groupe Renault n'a pas souhaité s'exprimer dans
l'immédiat.
Sur la base des recommandations du comité, Nissan a annoncé
qu'il présenterait des propositions visant à changer la
gouvernance de l'entreprise lors de son assemblée générale en
juin.
Avant cela, Nissan tiendra une assemblée extraordinaire le
mois prochain pour que ses actionnaires se prononcent sur
l'éviction de Carlos Ghosn et de son ancien bras droit Greg
Kelly du conseil d'administration.
Carlos Ghosn, libéré début mars en échange du versement
d'une caution d'un milliard de yens (7,9 millions d'euros) après
plus de 100 jours de détention, dément les accusations portées
contre lui, de même que Greg Kelly, qui a également été inculpé.
Le comité, dans son rapport, cible aussi Greg Kelly pour
l'aide présumée qu'il a apportée à l'ancien président de Nissan.
"Il existe des faits suffisants pour suspecter des
violations des lois et des réglementations, des règles internes
et une utilisation privée des fonds et des dépenses de
l'entreprise (...) par M. Ghosn et M. Kelly", écrivent les sept
membres du comité.
"Il est clair qu'il y a des problèmes qui demandent une
amélioration de la gouvernance de Nissan car celle-ci n'a pu
empêcher les malversations."
Le conseil d'administration de Nissan est actuellement
composé de neuf administrateurs, y compris le président, dont
trois sont des administrateurs indépendants. Deux
administrateurs, dont un extérieur à l'entreprise, ont
précédemment occupé les postes hauts placés chez Renault.
(Naomi Tajitsu, Gilles Guillaume et Dominique Rodriguez pour le
service français, édité par Jean-Michel Bélot)