Getlink soutenu par la perspective de voir le trafic augmenter dans le tunnel sous la Manche information fournie par AOF 30/10/2025 à 11:41
(AOF) - Getlink (+2,47%, à 15,76 euros) se reprend après quatre replis consécutifs qui lui ont coûté 2,97%. L’Office of Rail and Road (ORR), l’autorité de régulation ferroviaire britannique, a approuvé la demande d’accès de Virgin Trains au dépôt international de Temple Mills, ce qui constitue une première étape importante pour l’exploitation de services ferroviaires transfrontaliers via le tunnel sous la Manche. En parallèle, l’ORR a rejeté les demandes d’Evolyn, Gemini et Trenitalia, estimant que Virgin Trains est mieux placé pour optimiser l’utilisation des capacités de Temple Mills.
Le plan de la filiale à 51% du groupe Virgin était plus solide financièrement et opérationnellement que ceux des autres candidats. Virgin Trains va devoir désormais conclure un accord commercial avec Eurostar souligne l'ORR, et obtenir les financements, l'accès aux voies et aux gares.
Pour Jefferies, cette approbation de l'ORR est une évolution positive pour Getlink car elle devrait permettre une augmentation du trafic passagers dans le tunnel sous la Manche, où Virgin Train prévoit de transporter environ 6 millions de passagers par an à partir de 2030.
Les analystes de la banque d'investissement américaine estiment qu'un concurrent d'Eurostar aura un impact positif sur la demande grâce à une concurrence accrue sur les prix.
Dans sa demande, Virgin Trains a présenté des plans visant à introduire jusqu'à 40 liaisons quotidiennes au départ et à destination de Londres St Pancras, Paris Gare du Nord, Bruxelles Midi et Amsterdam. Dans une première phase, le Britannique proposera 13 allers-retours quotidiens vers Paris et Bruxelles et dans un second temps, il prévoit l'ajout de 3 allers-retours vers Amsterdam via Bruxelles et une augmentation des fréquences vers Paris.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Transporteur ferroviaire créé en 1986, exploiteur de la ligne transManche en concession jusqu’en 2086, assurant 63 % des traversées de la Manche en voiture et 42 % de celles en camion et diversifié dans le fret sous la marque Eurotunnel, le fret ferroviaire sous la marque Europorte et l’interconnexion électrique sous la marque Eleclink ;
- Revenus de 1,6 Md€ répartis entre Eurotunnel (72 %) dans le transport Royaume-Uni/Europe continentale, Eleclink (17 %) dans la liaison électrique Royaume-Uni/Europe continentale puis par Europorte (10 %) dans le fret ferroviaire ;
- Ambition : élargir la gamme des services d’échanges à longue vitalité -mobilité par train ou navettes marines, interconnexion, services douaniers…- entre le continent européen et le Royaume-Uni ;
- Capital ouvert (20,55 % des actions et 20,72 % pour Eiffage), Yann Leriche étant directeur général, Jacques Gounon présidant le conseil de 15 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d'affaires :
- capacité à générer des revenus additionnels dans la liaison Transmanche pour un coût marginal mineur, les infrastructures étant réalisées et la rentabilité en hausse constante depuis 15 ans,
- complémentarité avec le fret ferroviaire en France et Eleclink,
- hausse de la productivité via les programmes Delight et WAYforward ;
- modernisation des actifs avec montée en puissance progressive des investissements annuels vers 170 à 220 M€ dans les 4 à 6 prochaines années,
- élargissement de l’offre de gestion d’infrastructures via l’acquisition de Electrofer,
- innovation fondée sur 3 piliers : l’optimisation de la maintenance prédictive et des équipements via l’exploitation des données d’une part, plateforme globale assurant collecte, visualisation, prédiction et cybersécurité...;
- Stratégie environnementale répondant à 3 enjeux -transition énergétique & climat, préservation des milieux naturels et déchets & économie circulaire :
- neutralité carbone en 2050 avec objectifs intermédiaires de réduction de 30 % des émissions directes en 2025 (vs 2019) et de 54 % en2030,
- 100 % de consommation énergétique sans émanation de CO2,
- création de 37 hectares naturels, amélioration de la qualité de l’air et réduction des usages d’eau potable,
- partenariats ou offres de services dans l’économie circulaire,
- indicateur financier de marge opérationnelle décarbonée (99 %),
- financement d’Eleclink par « green bonds »;
- Dette encore élevée mais en baisse régulière, d’où le relèvement de sa notation, et agilité financière apportée par 1,7 M€ de trésorerie.
Défis
- Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations d’Eurostar, moindre agressivité commerciale des ferries en 2025, variation des tarifs électriques et des taux d’intérêt ;
- Ouverture de la renégociation des accords avec l’Union européenne, notamment sur la simplification des procédures, telles celles portant sur les produits frais ;
- Remise en service d’Electlink dont il est attendu pour 2025 + 190 M€ de chiffre d’affaires (82 % de la capacité) et réflexion en cours sur la construction d’un 2 ème Electlink ;
- Ouverture de la concurrence à l’italien FS qui projette une liaison Paris-Londres à partir de 2029 ;
- Après un repli de 17 % des revenus à fin mars, objectif 2025 : résultat d’exploitation de 780-830 M€ ;
- Dividende 2024 en hausse à 0,58 €.