Gestion : le coronavirus invite à repenser l'investissement, selon Schroders

information fournie par Reuters 31/03/2020 à 11:05

"La propagation inexorable du coronavirus nous rappelle que les problèmes environnementaux et sociaux constituent des risques financiers de plus en plus manifestes, que les investisseurs doivent gérer de manière appropriée", écrit Andrew Howard, responsable de la recherche durable pour Schroders. (Crédits photo : Adobe Stock)

PARIS, 31 mars (Reuters) - Comme le changement climatique avant elle, la crise provoquée par la pandémie de coronavirus rappelle aux sociétés de gestion la nécessité de revoir leur stratégie d'investissement dans un monde en mutation, dit-on chez Schroders.

"La propagation inexorable du coronavirus nous rappelle que les problèmes environnementaux et sociaux constituent des risques financiers de plus en plus manifestes, que les investisseurs doivent gérer de manière appropriée", écrit Andrew Howard, responsable de la recherche durable pour la société de gestion, dans un note publiée mardi.

La rapidité et l'ampleur de la correction des places boursières dans le sillage de la propagation de la pandémie montrent la fragilité des prévisions établies en fonction des méthodes traditionnelles d'analyse du risque, fait-il valoir.

"Ces dernières décennies, les investisseurs se sont majoritairement focalisés sur l'analyse détaillée des données financières, mettant l'accent sur les profits des entreprises, la manière dont elles les réalisent et leur soutenabilité. Le balancier revient désormais en arrière ; les gérants d'actifs doivent plus que jamais repenser leur approche d'investissement."

Au-delà de la crise actuelle, différentes pressions sociales et environnementales vont atteindre un seuil critique au cours des dix ans à venir, poursuit Andrew Howard.

Il cite notamment le changement climatique, appelé selon lui à transformer l'économie mondiale, mais aussi des évolutions technologiques qui bouleverseront le monde du travail et des tensions sociales mettant en péril la stabilité politique et les systèmes économiques.

Les enjeux sociaux et environnementaux et les moteurs des marchés financiers sont de plus en plus imbriqués, souligne Andrew Howard, qui invite les entreprises à intégrer qu'elles n'opèrent plus en vase clos et à repenser leur stratégie de croissance à long terme.

"La société dans son ensemble a un droit de regard de plus en plus fort sur la justification de l'activité des entreprises", écrit-il.

(Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)