Genomic Vision : dernier avertissement ? information fournie par Biotech Finances 05/07/2018 à 18:10
Genomic Vision a lancé ce matin un avertissement sur résultats. La biotech parisienne spécialisée dans le diagnostic moléculaire qu'elle n'a enregistré aucune vente de ses «plateformes» au deuxième trimestre. Cette déconvenue après un début d'année «dynamique» (+52%) mais encore très modeste (128KE) place la société dans une situation financière périlleuse. En Bourse, la sanction a été sévère avec une chute de 39%.
Genomic Vision qui consomme plus de 2ME par trimestre, ne disposait que de 1,3M de trésorerie nette à fin mars. Elle s'appuie depuis sur une ligne de financement par OCABSA, Une 9e tranche de 1M sera tirée prochainement. Une fois ceci fait, la société pourra encore lever 3,5M via ce dispositif, à raison d'un tirage de 1M maximum par mois.
Spin-off de l'Institut Pasteur, Genomic Vision est entrée en Bourse en 2014 pour valoriser sa technologie de peignage moléculaire. Celle-ci fonctionne en étirant littéralement les brins d'ADN. Elle permet ainsi d'obtenir une vue «panoramique» sur certaines parties du génome et d'identifier ainsi des variations structurelles ou «grands arrangements», c'est-à-dire des anomalies génétiques qui ne sont pas visibles avec les techniques classiques.
La société s'est d'abord présentée comme une championne du diagnostic in vitro, avec une gamme de tests pour la détection de maladies à la signature génétique complexe (gène BRCA associé au risque de cancer du sein, dystrophie facio-scapulo humérale, amyotrophie spinale infantile) et forte d'un partenariat avec Quest, géant américain des laboratoires d'analyses. Mais quatre ans après, ce partenariat à l'arrêt sur le plan commercial, au moins.
Deux partenariats sur les rails
Depuis fin 2017, la biotech a érigé le «Life Science Research» en priorité stratégique. Objectif : vendre ses machines et ses services aux laboratoires académiques et aux départements de R&D de l'industrie pharmaceutique, pour les convertir au «peignage moléculaire». L'enjeu pour Genomic Vision, générer du chiffre d'affaires à court terme, et passer des accords technologiques avec des industriels, pour créer de la valeur sur des projets de long terme.
Deux partenariats sont sur les rails, avec AstraZeneca et Editas, mais encore à un stade «R&D». Quant aux recettes du «LSR», faute de moyens à investir dans le marketing, elles calent déjà. Faute de trouver un partenaire financier et industriel (qu'elle cherche depuis presque un an maintenant), le dossier est dans l'impasse...
Propos recueillis par Biotech Finances - «Biotech Finances est un média spécialisé sur l'écosystème francophone des biotechs et des medtechs»