GB-L'économie reste fragile, une récession peut encore être évitée
information fournie par Reuters 13/07/2023 à 11:11

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      Contraction de 0,1% de l'économie britannique en mai - ONS
    

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      Le consensus Reuters des économistes prévoyait -0,3% en
mai
    

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      Un jour férié en mai et des grèves ont pesé sur la
croissance
    

  
    par Andy Bruce et William Schomberg
       LONDRES, 13 juillet (Reuters) - L'économie britannique
s'est contractée moins que prévu en mai, malgré des grèves et
l'instauration d'un jour férié pour célébrer le couronnement du
roi Charles, ce qui donne à penser que la récession redoutée
n'est pas encore en oeuvre.
    D'après les données publiées jeudi par l'Office des
statistiques nationales (ONS), le produit intérieur brut du
Royaume-Uni a reculé de 0,1% en mai par rapport à avril, après
une croissance de 0,2% le mois précédent.
    Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient une
contraction de 0,3% en mai.
    Dans le détail, tous les secteurs de l'économie ont affiché
une baisse, à l'exception des services qui sont restés stables.
    Après la publication de ces données, la livre sterling
 GBP=  a légèrement augmenté par rapport au dollar et se
négociait à 1,3039 dollar vers 09h05 GMT. 
    Malgré la fragilité de l'économie britannique, la Banque
d'Angleterre (BoE) devrait continuer à resserrer sa politique
monétaire en raison de pressions inflationnistes persistantes. 
    Comparé aux principales économies des pays développés, la
reprise en Grande-Bretagne, à la suite de la pandémie de
COVID-19, reste à la traîne si l'on met de côté l'Allemagne, qui
a également enregistré un premier trimestre difficile. 
    "Nous avons le sentiment que l'activité sous-jacente
continue de croître, mais à un rythme d'escargot", a déclaré
Paul Dales, chef économiste pour le Royaume-Uni chez Capital
Economics.
    Selon cet économiste, le PIB britannique devrait croître
d'environ 0,1% au deuxième trimestre, un taux légèrement
supérieur à la prévision de la BoE, mais il est probable que le
pays accuse une légère récession dans le courant de l'année.
    Les chiffres mensuels de l'inflation, prévus mercredi
prochain, fourniront sans doute des éléments d'une possible
hausse des taux de la BoE de 50 points ou de 25 points de base,
a ajouté Paul Dales. 
    Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a reconnu
pour sa part que l'inflation élevée continuait de pénaliser
l'économie et a appelé à la patience pour la faire baisser.
"Notre plan fonctionnera, mais nous devons nous y tenir", a-t-il
déclaré.
    Alors que des entreprises du secteur des arts, des
spectacles et des loisirs, de l'hôtellerie et de la restauration
ont souligné avoir tiré profit de la journée fériée en mai au
Royaume-Uni, des indicateurs montrent que les grèves dans les
secteurs de la santé, du ferroviaire et de l'Education ont pesé
sur la production.
    D'autres données de l'ONS ont par ailleurs montré que le
déficit commercial de la Grande-Bretagne s'est creusé plus que
prévu, à 18,7 milliards de livres en mai, les exportations vers
l'Union européenne étant tombées à leur plus bas niveau depuis
janvier 2022.

    
 (Reportage Andy Bruce et William Schomberg; rédigé par Kate
Holton, Peter Graff et Toby Chopra; version française Claude
Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)