France-Sur les carburants, l'exécutif veut parer à un effet "Gilets jaunes"

information fournie par Reuters 17/09/2019 à 13:12
 (Actualisé avec contexte, déclarations d'Elisabeth Borne,
Gilets jaunes)
    PARIS, 17 septembre (Reuters) - Le gouvernement français,
qui entend conjurer une résurgence du mouvement des "Gilets
jaunes", a invité mardi les pétroliers à la modération sur les
prix malgré la flambée des cours du pétrole consécutive à
l'attaque en Arabie saoudite.
    La fronde des "Gilets jaunes" avait débuté en novembre 2018
à la suite d'une hausse des prix des carburants pour se muer en
un mouvement social d'ampleur qui a contraint l'exécutif à
décider sous la pression pour quelque 17 milliards d'euros de
mesures.
    La ministre des Transports Elisabeth Borne a concédé mardi
matin sur France 2 qu'il "pourrait y avoir une hausse de
quelques centimes" des prix à la pompe.
    L'Union française des industries pétrolières (Ufip) a dit
s'attendre lundi à une augmentation rapide des prix "de l'ordre
de 4 ou 5 centimes" au litre.
    Les cours du pétrole se sont envolés lundi après la
destruction d'infrastructures pétrolières saoudiennes dans des
attaques de drones le week-end dernier.
    "Nous appelons les pétroliers à la modération sur les prix",
a dit le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste
Djebbari, sur franceinfo.
    La ministre des Transports s'est voulue rassurante sur les
stocks pétroliers français.
    "L’Arabie Saoudite, c’est 10 à 15% de notre
approvisionnement et là, c’est la moitié de la production qui
est touchée, donc il n’y a pas de problème d’approvisionnement",
a-t-elle dit sur France 2.
    "Si nécessaire, a-t-elle ajouté, on mobilisera nos stocks
stratégiques pour qu’il n'y ait pas de tensions sur les marchés
qui feraient monter les prix".
    Le collectif des "Gilets jaunes citoyens", l'une des
émanations d'un mouvement aux nombreuses ramifications, a
demandé mardi dans un communiqué un "gel immédiat" des prix des
carburants.
    "Dans un contexte social compliqué, Emmanuel Macron ne doit
surtout pas laisser la situation se compliquer. (...) Notre
mouvement des Gilets Jaunes n’est pas mort, la grogne existe
toujours et très peu de réponses ont été apportées", peut-on
lire.

 (Sophie Louet et Nicolas Delame, édité par Jean-Michel Bélot)