* Décision du tribunal de commerce le 25 septembre
* L'offre conjointe de STEF et Baja ferries concerne 726
emplois
* Les candidats vont défendre leur dossier à Bruxelles
(Actualisé avec réaction de STEF et Baja §§ 7-9)
MARSEILLE, 2 septembre (Reuters) - Quatre offres de reprise
des activités de la SNCM ont été déposées mercredi auprès des
administrateurs judiciaires nommés par le tribunal de commerce
de Marseille, qui statuera le 25 septembre sur l'avenir de la
compagnie maritime placée en redressement judiciaire le 28
novembre 2014.
De source proche du dossier, on indique que la compagnie
Baja Ferries, en liaison avec le groupe STEF STF.PA , le
transporteur corse Patrick Rocca et la société d'investissement
Med Partners de Christian Garin, ancien président du port de
Marseille, écartés en juin, ont de nouveau déposé un dossier.
Le tribunal de commerce avait rejeté le 10 juin leurs offres
de reprise jugées "sans commune mesure avec la valeur des actifs
de la société" estimée à plus de 200 millions d'euros.
La dernière proposition émane d'un consortium
d'entrepreneurs corses, Corsica Maritima.
D'Orbigny Maritime, qui appartient au groupe STEF-TFE,
spécialiste européen de la logistique du froid et propriétaire
de la Compagnie Méridionale de navigation (CMN), partenaire
historique de la SNCM, s'est positionné pour reprendre les
liaisons avec la Corse, en complément de l'offre de Baja ferries
qui ne concerne que les activités de la SNCM avec le Maghreb.
L'offre de D'Orbigny Maritime précise ainsi qu'elle est
déposée de manière "conjointe et indissociable avec la
proposition de reprise" des activités du Maghreb par France
ferries, la structure que prévoit de créer Baja.
STEF ET BAJA REPRENDRAIENT 726 SALARIES
Dans un communiqué, STEF et Baja Ferries indiquent vouloir
maintenir respectivement 535 emplois pour la desserte de la
Corse et 191 pour les activités avec le Maghreb, sur des navires
"sous pavillon français" comme le réclamaient les syndicats,
soit la moitié environ des effectifs actuels.
"Nous avons souhaité réunir un tour de table regroupant des
experts du maritime et des transporteurs routiers corses afin
d'assurer la pérennité de la desserte de la Corse", a déclaré le
président du groupe Stef, Francis Lemor.
"Notre association nous permet de présenter un projet solide
industriellement et socialement", a ajouté son homologue de Baja
Ferries, Daniel Berrebi.
Les repreneurs potentiels pourraient se rendre dès lundi à
Bruxelles pour défendre leurs projets devant la Commission
européenne, avant de les présenter le 9 septembre devant le
comité d'entreprise de la compagnie maritime.
"Ce qui se dessine dans ce dossier, c'est une facture
sociale qui peut s'avérer plus grande avec seulement 600 à 800
postes maintenus sur les 1.500 que compte la compagnie", a dit à
Reuters le délégué CFE-CGC, Maurice Perrin.
Toujours de source proche du dossier, la SNCM disposerait
d'une trésorerie de 55 millions d'euros au sortir d'une saison
estivale qualifiée de "très bonne malgré une offre réduite".
La Société nationale Corse Méditerranée, qui assure
notamment les liaisons entre la Corse et le continent, emploie
2.000 personnes, dont 1.450 en CDI.
Les offres des candidats à la reprise restent conditionnées
à la résolution des contentieux européens qui pèsent lourdement
sur l'avenir de la compagnie maritime, dont l'actionnaire
majoritaire est Trandev, coentreprise entre Veolia VIE.PA et
la Caisse des dépôts.
Il s'agit de la transmission de délégation de service public
(DSP) et des quelque 440 millions d'euros d'aides publiques que
la Commission européenne juge illégales et dont elle réclame le
remboursement, sauf s'il y a cessation d'activité et reprise
dans un périmètre plus réduit.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)