France-Mort de Brigitte Bardot, la légende "B.B", à 91 ans information fournie par Reuters 28/12/2025 à 12:20
28 décembre - Brigitte Bardot, icône féminine et actrice française mythique des années 1960 devenue ardente militante de la cause animale aux propos controversés sur l'islam et l'immigration, s'est éteinte, a-t-on appris dimanche de la fondation qui porte son nom.
"La Fondation Brigitte Bardot annonce avec une immense tristesse, le décès de sa fondatrice et présidente, Madame Brigitte Bardot, actrice et chanteuse mondialement reconnue, qui a choisi d’abandonner sa carrière prestigieuse pour dédier sa vie et son énergie à la défense des animaux et à sa Fondation", écrit la fondation qui porte son nom dans un communiqué.
Le communiqué de la Fondation Brigitte Bardot ne précise pas le jour ou le lieu du décès de l'ancienne actrice, mais les journaux français rapportent qu'elle est morte à l'âge de 91 ans, tandis que Bruno Jacquelin, le directeur presse de la Fondation, a indiqué à Associated Presse qu'elle est décédée ce dimanche dans sa résidence de Saint-Tropez (Var).
"Ses films, sa voix, sa gloire éblouissante, ses initiales, ses chagrins, sa passion généreuse pour les animaux, son visage devenu Marianne, Brigitte Bardot incarnait une vie de liberté. Existence française, éclat universel. Elle nous touchait. Nous pleurons une légende du siècle", a réagi Emmanuel Macron, sur le réseau social X.
"B.B", qui inspira de nombreux artistes, au premier rang desquels le compositeur Serge Gainsbourg qui en fit l'une de ses muses, devrait être enterrée comme elle le souhaitait dans le jardin de sa maison de la Madrague, à Saint-Tropez (Var).
"Je préfère reposer là plutôt que dans le cimetière de Saint-Tropez, où une foule de connards risquerait d’abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents", déclarait-elle en 2018 dans une interview accordée au Monde.
Née le 28 septembre 1934 à Paris, Brigitte Bardot aura conservé tout au long de sa vie un franc-parler et une liberté qui l'ont hissée au rang d'icône traquée par les paparazzi, et d'emblème international de l'émancipation des femmes.
Après une courte carrière de mannequin - elle pose notamment pour le magazine Elle -, elle se lance dans le cinéma en 1952 où elle connaîtra la consécration, quatre ans plus tard, grâce au film de son mari Roger Vadim "Et Dieu créa la femme".
Plus de quatre millions d'entrées en France, le double aux Etats-Unis : le mythe Brigitte Bardot, dont la longue chevelure blonde et les tenues minimalistes deviennent le symbole, est né.
Elle enchaîne alors les tournages - notamment "La Vérité" d'Henri-Georges Clouzot (1960) ou encore "Le Mépris" de Jean-Luc Godard en 1963 avec la célèbre scène "Et mes fesses ? Tu les aimes mes fesses?" aux côtés de Michel Piccoli.
"Elle a changé les canons de la beauté", dira d'elle Arletty. "Avant elle, les stars descendaient les escaliers empanachées. Elle les montait nue."
En 1968, elle devient la première personnalité à prêter ses traits pour la statue de Marianne sous les doigts du sculpteur Alain Gourdain-Aslan. Elle quitte la même année Serge Gainsbourg qui lui dédie un morceau de rupture "Initiales BB" après lui avoir consacré plusieurs autres tubes ("Bonnie and Clyde et "Je t'aime moi non plus").
LA DÉFENSE DES ANIMAUX
Cinq ans plus tard, elle met un terme définitif à sa carrière dans le cinéma pour se consacrer à la défense des animaux via la fondation Brigitte Bardot créée en 1973, qui la conduira à manifester contre la chasse aux phoques au Canada.
Le cinéma, "ce n’est que superficialité et frivolité, tout y est faux, les décors, les situations, les sentiments, et la plupart des gens", fustigeait-elle dans l'interview au Monde. "On s’est tellement moqué de moi à mes débuts ! On a dit que j’étais une ravissante idiote, que je parlais mal, que je jouais comme un pied. Si vous saviez le mépris auquel j’ai été confrontée, parallèlement d’ailleurs à une adoration sans limite."
"Je crois donc que ce n’est qu’à ma mort, hélas, qu’on reconnaîtra que j’ai été une pionnière", ajoutait-elle. "Et qu’en abandonnant son statut de star internationale pour les animaux, la Française la plus connue du monde a mené, de tout son cœur, de toutes ses forces, un extraordinaire combat."
Intervenant régulièrement dans le débat public pour alerter sur la condition animale en France, Brigitte Bardot a fait également parler d'elle dans la rubrique judiciaire.
Entre 1997 et 2008, celle qui n'a jamais caché sa proximité avec le Front national puis le Rassemblement national est condamnée à six reprises - notamment pour incitation à la haine raciale - pour des propos tenus contre la communauté musulmane.
Plus récemment, Brigitte Bardot s'est désolidarisée du mouvement "Me too", en accusant certaines actrices de jouer les "allumeuses" et dit avoir trouvé "charmant qu’on me dise que j’étais belle ou que j’avais un joli petit cul."
(Rédaction de Reuters)