PARIS, 16 novembre (Reuters) - La commission d'enquête
parlementaire sur les fusions d'entreprises - Alstom ALSO.PA ,
Alcatel et STX - a été mise en place jeudi.
Le groupe Les Républicains (LR), que préside Christian
Jacob, avait décidé il y a un mois d'utiliser son "droit de
tirage" pour créer une telle commission.
Son président, Olivier Marleix (LR), a annoncé jeudi que
celle-ci procéderait à l'audition de "tous les protagonistes" de
ces fusions, des responsables politiques aux dirigeants des
entreprises et représentants syndicaux concernés.
Il a ainsi précisé que les prochaines auditions
concerneraiennt les représentants du personnel d'Alstom ainsi
qu'Arnaud Montebourg (PS), ministre du Redressement productif
puis de l'Economie au début du précédent quinquennat.
Les 30 députés de la commission d'enquête - dont 17 élus La
République en marche - seront chargés d'examiner "les décisions
de l'Etat en matière de politique industrielle, au regard des
fusions d'entreprises intervenues récemment dans les cas
d'Alstom, d'Alcatel et de STX, ainsi que les moyens susceptibles
de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte
commercial mondialisé", précise son intitulé.
La commission d'enquête dispose d'un délai de six mois pour
rendre ses conclusions, son rapporteur étant le député Guillaume
Kasbarian (LREM).
Le Front national et le groupe communiste avaient déjà
demandé la création d'une commission d'enquête sur la fusion
entre les groupes Alstom et Siemens SIEGn.DE dans le
ferroviaire, annoncée fin septembre, que l'opposition et les
syndicats jugent périlleuse pour l'emploi en France.
L'emploi est aussi au centre du débat dans les suites du
rachat du franco-américain Alcatel-Lucent par Nokia NOKIA.HE
début 2016, alors qu'Emmanuel Macron était encore en poste à
Bercy. Le groupe finlandais, qui s'était alors engagé à
maintenir l'emploi à 4.200 postes en France pour une période
d'au moins deux ans, a annoncé début septembre un plan de
suppression de près de 600 emplois annoncé au début du mois.
La prise de contrôle des chantiers navals STX par le groupe
italien Fincantieri FCT.MI selon un accord conclu fin
septembre prévoyant un actionnariat à parité entre la France et
l'Italie a mis un terme à des mois de tension entre les deux
pays. Cela n'a cependant pas complètement apaisé les craintes
sur la vente à des groupes étrangers d'une entreprise
stratégique.
(Emile Picy, édité par Sophie Louet)