(Actualisé avec Bruno Le Maire)
PARIS, 31 janvier - L'économie française s'est contractée au
dernier trimestre 2019 sous l'effet notamment d'une baisse de la
production manufacturière due aux grèves contre la réforme des
retraites, montrent les statistiques publiées vendredi par
l'Insee.
Le produit intérieur brut (PIB) français s'est réduit de
0,1% au quatrième trimestre, après une croissance de 0,3% au
trimestre précédent, selon la première estimation de l'Institut
national de la statistique.
Cette baisse du PIB est une surprise, les économistes
tablant en moyenne sur une croissance de 0,2% pour le dernier
trimestre de 2019.
Sur l'ensemble de l'année dernière, la croissance s'établit
à 1,2% contre 1,7% en 2018, légèrement en deçà de la prévision
annoncée en décembre par l'Insee (+1,3%).
Pour la zone euro, la Commission européenne a prévu une
croissance de 1,1% en 2019.
Déjà confrontés à un ralentissement de l'économie mondiale,
les industriels français ont réduit leur production de 1,6% au
quatrième trimestre, une baisse imputable en grande partie aux
grèves contre le projet gouvernemental de réforme des retraites.
"Les grèves de décembre ont freiné la croissance française
au dernier trimestre 2019. Certaines infrastructures comme les
ports, le réseau ferroviaire et les dépôts de carburant ont été
perturbés", a rappelé vendredi le ministre français de
l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
"Face à ces difficultés d’approvisionnement, la production
industrielle a baissé en décembre et les entreprises ont dû
puiser dans leurs stocks pour répondre à la demande."
"Ce ralentissement passager ne remet donc pas en cause les
fondamentaux de la croissance française, qui sont solides. Nous
restons néanmoins particulièrement vigilant face aux
incertitudes internationales", a-t-il assuré.
L'investissement des entreprises a connu un ralentissement
marqué (+0,3% après +1,3% au troisième trimestre) en raison des
tensions commerciales internationales.
La croissance des dépenses de consommation des ménages a
également ralenti (+0,2% après +0,4% au troisième trimestre) et
les dépenses de transports ont baissé de 2,0% sur la période, le
secteur ayant été particulièrement affecté par les grèves.
En moyenne sur l'année, la consommation des ménages a
cependant accéléré par rapport à 2018 (+1,2% contre +0,9%).
Après avoir contribué à la croissance du trimestre précédent
à hauteur de 0,7 point, la demande intérieure finale,
traditionnel moteur de l'économie française dopé l'an dernier
par des mesures de soutien au pouvoir d'achat, n'a apporté
qu'une contribution de 0,3 point à la croissance des trois
derniers mois de l'année.
La contribution des variations des stocks des entreprises a
été négative de 0,4 point, alors que celle du commerce extérieur
a été nulle, avec une baisse de 0,2% des exportations comme des
importations sur le trimestre.
Les chiffres détaillés :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4299215.
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Les chiffres détaillés : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4299215.
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(Leigh Thomas et Jean-Stéphane Brosse
édité par Jean-Michel Bélot)