France: Lecornu poursuit ses consultations sur le budget avant la mobilisation syndicale
information fournie par Reuters 15/09/2025 à 10:38

Le ministre français de la défense, Sébastien Lecornu, en visite en Arménie

PARIS (Reuters) -Le Premier ministre Sébastien Lecornu va poursuivre ce lundi et dans les jours à venir ses discussions avec les forces politiques et les partenaires sociaux en vue de parvenir à un compromis sur le budget 2026, alors que la pression s'accentue à quelques jours d'un mouvement syndical.

Le nouveau locataire de Matignon a fait un geste d'ouverture en annonçant samedi, lors d'une première prise de parole dans la presse régionale, l'abandon de la suppression de deux jours fériés, une mesure très impopulaire du projet de budget préparé par son prédécesseur François Bayrou.

Après avoir reçu les dirigeants du "socle commun", puis les représentants de la CFDT et du Medef la semaine dernière, le Premier ministre recevra lundi la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet à 11h00 (09h00 GMT) puis le dirigeant de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) Cyril Chabanier en début d'après-midi.

"Je vais lui dire que s'il ne veut pas rejoindre le cimetière des Premiers ministres qui est déjà bien rempli, il faut qu'il pose des actes de rupture immédiats. Et ça commence par l'abrogation de la réforme des retraites", a prévenu lundi Sophie Binet avant son rendez-vous à Matignon.

"Il faut qu'il enterre le budget Bayrou définitivement", a-t-elle ajouté sur TF1.

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires) a appelé jeudi à une mobilisation nationale, une semaine après le mouvement populaire "Bloquons tout" du 10 septembre qui a rassemblé selon les autorités près de 200.000 participants.

Le mouvement pourrait être fortement suivi dans les transports publics ainsi qu'à l'Education nationale.

"Le mot d'ordre, il est clair. Il est que le dernier budget proposé par l'ancien Premier ministre est un budget extrêmement dur pour les salariés, pour les retraités, pour les chômeurs", a déclaré lundi sur RTL le président de la CFTC Cyril Chabanier.

"On veut faire passer le message à M. Lecornu qu'on ne peut pas toujours faire peser le poids de la dette uniquement sur les salariés, les fonctionnaires, les retraités et les chômeurs."

"DES MOTS POUR L'INSTANT"

Samedi, Sébastien Lecornu a exclu de relancer le conclave sur les retraites et a dit vouloir "travailler sans idéologie" alors qu'il était interrogé sur l'instauration éventuelle d'une "taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, réclamée par la gauche.

Il a toutefois ajouté vouloir faire attention au "patrimoine professionnel, car c'est ce qui permet de créer des emplois et de la croissance en France."

"Ce sont des mots pour l'instant et donc on verra bien ce qu'il se passe", a réagi lundi sur France 2 le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui doit rencontrer mercredi le Premier ministre.

Face à la perspective d'une contribution des Français les plus fortunés à l'effort budgétaire, le Medef a pour sa part menacé dimanche d'une grande mobilisation patronale.

Sous pression politique et de la rue, Sébastien Lecornu dispose d'un répit sur les marchés financiers. Largement attendue, l'annonce vendredi de la dégradation de la note de la France par Fitch n'a pas eu de conséquences lundi sur les taux d'emprunt du pays.

VOIR AUSSI:

France-Le Pen et Bardella font leur rentrée en attendant "l'alternance"

(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Nicolas Delame et Claude Chendjou)