VALENCIENNES, 29 septembre (Reuters) - Le ministre de
l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a réaffirmé vendredi
matin qu'il n'y aurait aucune suppression d'emplois chez Alstom
ALSO.PA au terme de son rapprochement avec l'allemand Siemens
SIEGn.DE , lors d'une visite du site Alstom de Petite-Forêt
(Nord).
Evoquant une fusion "bonne pour l'emploi, bonne pour
l'industrie, bonne pour la France" face à la concurrence du
géant chinois CRRC 601766.SS , Bruno Le Maire a annoncé qu'il
dirigerait le comité national de suivi des engagements de
Siemens.
La fusion des activités ferroviaires d'Alstom et Siemens,
officialisée mardi soir, est assortie d'engagements du nouvel
ensemble à ne pas fermer de sites et à maintenir ses niveaux a
minima de R&D et de sous-traitance locale pendant quatre ans.
"C'est un engagement que je prends, je prends mes
responsabilités car cette fusion est bonne pour l'emploi, bonne
pour la France, le ministre de l'Economie et des Finances
s'engage personnellement vis-à-vis de l'emploi", a répété le
ministre aux côtés du PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge.
"Il est question de développer Alstom, il n'est pas question
de casse sociale, il n'y aura aucune suppression d'emplois en
France, aucune fermeture de site en France", a martelé le
ministre se voulant rassurant en face des salariés du site de
Petite-Forêt.
Il a précisé que le comité de suivi, auquel seront associés
des représentants des salariés et des représentants du futur
gouvernement allemand, se réunirait une fois pas an.
Alors que des salariés ont réclamé une nationalisation
d'Alstom - à l'image de la nationalisation temporaire à laquelle
l'Etat a procédé cet été pour renégocier l'accord sur le rachat
de STX par l'italien Fincantieri - Bruno Le Maire a exclu une
telle éventualité.
"Le rôle de l'Etat n'est pas de diriger des entreprises du
ferroviaire, de l'aéronautique, cette politique de laisser
l'Etat diriger le secteur concurrentiel ne fonctionne pas.
L'Etat doit veiller au respect des garanties", a-t-il déclaré.
Il a en revanche souligné que "l'avenir de l'industrie
française (...) se joue dans le partenariat avec les autres
Européens".
Bruno Le Maire, accueilli par Henri Poupart-Lafarge, a
visité le site d'Alstom Petite-Forêt et rencontré des
représentants du personnel qui lui ont fait part de leurs
craintes.
Plusieurs dizaines d'entre eux avaient tenté de se
positionner devant l'usine pour manifester, avant d'être délogés
par la police.
"Nous avons de vraies inquiétudes sur l'emploi, Alstom ou
Siemens, ce sont aujourd'hui les mêmes produits, il y aura des
doublons, il y aura de la casse", a déclaré Vincent Jozwiak,
délégué FO du site.
Alstom emploie 32.800 salariés à travers le monde, dont
9.000 en France et 1.200 à Petite-Forêt.
Le site de Petite-Forêt est spécialisé dans la conception et
la fabrication de métros et RER ainsi que dans l'équipement
intérieur des rames.
(Pierre Savary, édité par Sophie Louet)