FOMC d’octobre : la Fed en quête d’équilibre
information fournie par TRIBUNE LIBRE 28/10/2025 à 09:48

Le siège de la Fed à Washington. (Crédits: Adobe Stock)

Par François Rimeu, stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM


Lors de sa réunion des 28 et 29 octobre, la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait annoncer une deuxième baisse consécutive de 25 points de base de ses taux directeurs. Cette mesure préventive vise à anticiper une éventuelle détérioration du marché du travail.

Nos anticipations :

  • Politique monétaire : Sans surprise et compte tenu du caractère encore modérément restrictif de la politique actuelle, le Comité de politique monétaire (FOMC) abaisserait le taux des fonds fédéraux de 25 points de base, le plaçant dans une fourchette de 3,75 % à 4,00 %.
  • Communication : Lors de sa conférence de presse, Jerome Powell devrait réaffirmer l'engagement de la Fed envers son double mandat : ramener l'inflation à 2 % tout en soutenant un niveau d'emploi maximal. Il adoptera ainsi un ton prudent, en raison du risque d'une inflation persistante. Il signalera néanmoins de nouvelles baisses de taux, en ligne avec les indications du Résumé des perspectives économiques de septembre (SEP), sous réserve que les conditions économiques et financières évoluent comme prévu.
  • Réduction du bilan : Comme évoqué par Jerome Powell dans son discours du 14 octobre, la Réserve fédérale devrait préparer les marchés à une fin prochaine de son programme de réduction du bilan (quantitative tightening – QT). Les réserves, actuellement autour de 3 000 milliards de dollars, devraient diminuer pour atteindre environ 2 800 milliards d'ici la fin du premier trimestre 2026, selon les minutes du FOMC de septembre. Ce niveau serait encore considéré comme « ample » (et non plus « abondant » comme précédemment), ce qui justifierait un arrêt anticipé du processus.

En conclusion :

La Fed adoptera une approche prudente et fondée sur la gestion des risques, en ajustant sa politique vers une posture plus neutre pour soutenir durablement l'économie.

Jerome Powell devrait décrire une croissance solide, un marché du travail globalement équilibré mais exposé à des risques baissiers modérés, ainsi qu'a une inflation élevée, en partie liée aux tarifs douaniers. Toutefois, il réitérera que la politique monétaire devrait faire abstraction de ces effets tarifaires. Les anticipations d'inflation à long terme restent bien ancrées, et les conditions actuelles — notamment sur le marché du travail — ne semblent pas de nature à transformer ces hausses de prix en une inflation durable.