Flash Marchés : le shutdown américain : un air de déja vu
information fournie par Edmond de Rothschild AM 03/10/2025 à 17:39

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  • Aux États-Unis, le shutdown risque de priver la Fed de la visibilité nécessaire sur le marché de l'emploi avant sa prochaine réunion de politique monétaire, mais de nouvelles baisses de taux sont néanmoins attendues.
  • En Europe, Christine Lagarde estime que les taux directeurs sont adéquats, des propos confirmés par les chiffres de l'inflation légèrement en hausse en zone euro.
  • Le prix de l'or a atteint un record historique à plus de 3800 $/once, tandis que les cours du brut reculent, anticipant une hausse de production de l'OPEP+.

Aux États-Unis, l'impasse budgétaire entre démocrates et républicains n'a pas perturbé les marchés actions qui finissent la semaine en hausse, malgré l'arrêt du financement des services fédéraux non essentiels. Ce phénomène rappelle les précédents « shutdowns », notamment celui de 2013 (16 jours) lié à la loi Obamacare, et celui de 2018-2019 (35 jours) concernant le mur frontalier avec le Mexique. En raison du « shutdown », les données d'emploi de septembre du Bureau des statistiques du travail ne seront pas publiées. En parallèle, le président Donald Trump exerce une pression accrue sur les démocrates en menaçant de réduire les dépenses d'infrastructures et d'énergie renouvelable de 26 milliards de dollars pour des États démocrates et de supprimer des milliers d'emplois fédéraux, risquant de fragiliser encore plus l'économie. À noter, que l'enquête ADP révèle une diminution de 32 000 emplois dans le secteur privé, reflétant la fragilité du marché de l'emploi américain. De plus, les tensions commerciales persistent avec de nouveaux droits de douane sur les importations de bois et de meubles, ciblant les pays sans accord avec les États-Unis.

Si le shutdown risque de priver la Fed de la visibilité nécessaire sur le marché de l'emploi pour sa prochaine réunion de politique monétaire, nous anticipons néanmoins de nouvelles baisses de taux. Cette prévision s'appuie sur les données récentes concernant l'emploi, et ce, malgré l'absence de publication des NFP ce vendredi. En Europe, Christine Lagarde estime que les taux directeurs sont adéquats, des propos confirmés ensuite par les chiffres de l'inflation légèrement en hausse en zone euro (+2,2 % vs +2 % précédemment). De l'autre côté de la Manche, les dissensions politiques persistent et Keir Starmer s'est exprimé devant son parti pour appeler à l'unité face à des décisions difficiles alors que le pays devra faire des efforts budgétaires importants.

En Asie, les indices PMI chinois s'avèrent encourageants, avec un secteur des services en expansion et une demande étrangère qui rebondit, stimulant la production. Au Japon, l'incertitude politique persiste avant les élections internes du parti LDP le 4 octobre pour désigner le nouveau chef de parti et implicitement, le nouveau premier ministre. Le choix du premier ministre est important dans un moment où les débats s'intensifient sur la nécessité de laisser ou non la BoJ poursuivre son resserrement monétaire. En amont de ces résultats, les actions japonaises baissent cette semaine.

Sur les marchés des matières premières, le prix de l'or atteint un record historique à plus de 3800 $/once, tandis que les cours du brut reculent, anticipant une hausse de production de l'OPEP+ le 5 octobre. La baisse des pressions Inflationnistes liées à l'énergie est accueillie positivement par les taux souverains.

Dans nos allocations, nous demeurons optimistes sur les taux souverains, notamment ceux des pays émergents, et sur le crédit Investment Grade. Nous restons prudents vis-à-vis du dollar et des actions américaines, qui pourraient être affectées par les difficultés sur le marché de l'emploi, dans un contexte de valorisations élevées.

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