Flash Marchés : Donald Trump ravive l'incertitude, contraignant les banques centrales à l'attentisme information fournie par Edmond de Rothschild AM 26/09/2025 à 16:54
- Les récentes décisions de Donald Trump ont ravivé les incertitudes, notamment l'augmentation des coûts de visas de travail H-1B à 100 000 dollars et l'annonce d'une nouvelle vague de droits de douane.
- Les banques centrales de Chine et de Suisse ont fait le choix de maintenir leurs taux directeurs inchangés, en dépit du ralentissement économique et du faible taux d'inflation.
- Les attentes du marché concernant des baisses de taux de la Fed se sont atténuées, et les taux américains et européens sont nettement remontés
Les provocations russes se multiplient, avec des incursions de drones et d'avions dans l'espace aérien européen, rendant encore plus lointaine la perspective d'une résolution du conflit en Ukraine et d'une baisse des prix énergétiques.
Malgré le ralentissement économique et un taux d'inflation bas, les banques centrales de Chine et de Suisse ont choisi de maintenir leurs taux directeurs inchangés. Avec un taux de croissance des exportations à son niveau le plus bas depuis février (+4,4 %), signe que les anticipations d'importations américaines s'estompent, la banque centrale chinoise reste
dans l'attente d'une meilleure visibilité sur la politique commerciale avec les États-Unis. La Suisse, de son côté, examine l'impact des 39 % de droits de douane américains et fixe des conditions strictes pour envisager un retour à des taux négatifs.
Aux États-Unis, les interventions des membres de la Fed ont mis en lumière des divergences : certains expriment des inquiétudes sur l'emploi, d'autres sur l'inflation. Les récentes décisions de Donald Trump ajoutent de la complexité à ce débat, notamment l'augmentation des coûts de visas de travail H-1B à 100 000 dollars et une nouvelle vague de droits de douane sur les camions lourds (25 %), les médicaments (100 %) et l'ameublement (50 %), ciblant principalement des pays alliés, excluant la Chine. Ces coûts supplémentaires devraient se répercuter à moyen terme sur l'inflation tout en risquant de réduire l'activité et l'emploi, dont la baisse est majoritairement liée à la diminution de l'offre de maind'œuvre, conséquence directe de la politique anti-migratoire.
Pour le moment, les dernières données économiques confortent l'attentisme de la Fed, avec un indice PMI composite résilient à 53,6, ainsi que des commandes, un PIB et une consommation en hausse respective de 0,4 %, 3,8 %, et 2,5 % au deuxième trimestre. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont en baisse à 218 000 (vs 232 000). De plus, le
dernier indice de prix sur le PIB s'est établi à 2,1 %, dépassant les attentes et le précédent taux de 2 %.
En Europe, les données sont plus mitigées. L'indice PMI manufacturier est de nouveau en zone de contraction à 49,5 contre 50,7 en août, tandis que le PMI Services rebondit à 51,4 contre 50,4 (sauf en France), ce qui amène l'indice composite de la zone euro à 51,2 versus 51. Au Royaume-Uni, l'activité continue de ralentir avec un indicateur d'activité à 51 contre 53,5 en août, et l'hypothèse d'un nouvel ajustement budgétaire de 30 milliards de livres se renforce.
À la lumière de ces annonces et des récentes données macroéconomiques, les attentes du marché concernant des baisses de taux de la Fed se sont atténuées, et les taux américains et européens sont nettement remontés. Nous considérons les points actuels comme tactiquement attractifs et avons augmenté nos scores sur les taux américains et européens.
Nous maintenons une perspective positive sur les taux émergents et le portage du crédit Investment Grade, tout en restant prudents sur le dollar et les actions américaines.
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