Flash Marchés : des négociations toujours plus intenses information fournie par Edmond de Rothschild AM 31/03/2025 à 10:00
- Les négociations entre les États-Unis et la Russie sur l'accord de cessez-le-feu restent bloquées par les sanctions occidentales dont la Russie demande la levée, entraînant des incertitudes sur l'inflation liée aux exportations de céréales.
- Les États-Unis s'apprêtent à imposer des droits de douane supplémentaires sur le pétrole et les voitures étrangères, tandis que des inquiétudes persistent quant à l'impact de l'expulsion de 530 000 migrants sur l'offre et l'économie.
- En Europe, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne montre un léger soutien grâce au plan de relance, mais les PMI indiquent une contraction du secteur manufacturier, tandis que le secteur des services déçoit.
La semaine a été marquée par la poursuite d'importantes négociations. La bonne application de l'accord de cessez-le feu partiel conclu entre les Etats-Unis et la Russie sur la Mer Noire reste conditionnée à la levée de sanctions occidentales exigée par la Russie, ce qui empêche la levée de l'incertitude sur l'inflation sur les exportations de céréales.
Les négociations commerciales s'intensifient à l'approche de l'instauration de droits de douane réciproques avec l'annonce par Donald Trump d'une nouvelle salve de tarifs de 25% supplémentaires pour les pays achetant du pétrole et du gaz vénézuéliens mais aussi sur les importations américaines d'automobiles pour le 2 avril, et pour le 3 mai en ce qui concerne les pièces détachées. La rencontre Etats-Unis – Europe sur ce sujet représente surtout un espoir d'obtenir un délai d'application pour le moment. Outre les tarifs, les Etats-Unis ont également durci leur politique migratoire avec l'expulsion imminente de 530 000 migrants, combinaisons de mesures susceptibles de créer un choc négatif sur l'offre. Les craintes de renforcement de l'inflation et de ralentissement de la croissance persistent dans cet
environnement, en attendant qu'un éventuel compromis soit trouvé, permettant notamment au président américain de financer ses baisses d'impôts sans trop impacter l'économie.
Dans ce contexte, l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board de mars a de nouveau largement chuté à 92,9 au lieu de 94 attendu et le PMI manufacturier américain s'est contracté de manière inattendue en passant à 49,8 au lieu des 51,8 attendus. Par contre, les PMI des services est ressorti nettement au-dessus des attentes à 54,3 au lieu de 51.
Côté européen, le plan de relance allemand attendu et voté la semaine passée semble soutenir légèrement l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne sorti à 86,7 en mars versus 85,3 en février. L'activité du secteur manufacturier a été moins négative que prévu avec un PMI Zone Euro à 48,7 vs 48,2 attendu. Probablement soutenu par l'anticipation des droits de douanes supérieurs, l'indice PMI manufacturier allemand rebondit quoique toujours en territoire de contraction (48,3 vs 47 attendu). A l'inverse, l'activité des services déçoit avec un PMI à 50,4 vs 51,1 attendu.
Du côté du Royaume-Uni, le gouvernement travailliste a annoncé des efforts budgétaires importants afin de financer les mesures de soutien prévues : 2 milliards de livres sterling d'économies estimées par an jusqu'en 2030, en sus des coupes de dépenses sociales pour 5 milliards. Ceci alimente les craintes sur l'activité à court terme et sur la possibilité de futures baisses de taux directeurs.
ACTIONS EUROPÉENNES
Sur le plan macroéconomique, les indices PMI des principaux pays européens pour le mois de mars ont montré une nette amélioration par rapport à février, dépassant les attentes des économistes. Le PMI manufacturier allemand est ressorti à 48,3, contre 46,5 le mois précédent. Au niveau européen, l'indice a dépassé le seuil de 50, atteignant son plus haut niveau des six derniers mois. Les chiffres prévisionnels de l'inflation de mars sont aussi à noter, ressortant en dessous des attentes pour la France et l'Espagne, renforçant ainsi la probabilité d'une baisse des taux par la BCE. Malgré ces chiffres favorables, les marchés européens ont été orientés à la baisse cette semaine, principalement en raison des annonces outre-Atlantique qui ont pesé sur le sentiment des investisseurs.
En effet, Donald Trump a annoncé cette semaine l'imposition de nouveaux tarifs de 25 % supplémentaires (en plus des 2.5% existants) sur les importations de véhicules européens et de pièces automobiles. Bien que les investisseurs aient déjà en partie anticipé ces mesures, les valeurs automobiles européennes ont enregistré des pertes de 2 à 4 % le jour de l'annonce, avec Stellantis particulièrement affecté en raison de sa forte exposition au marché américain. En revanche, Ferrari a vu son titre grimper après l'annonce de sa capacité à augmenter les prix de ses modèles jusqu'à 10 %, tout en anticipant un léger impact négatif potentiel sur sa marge opérationnelle.
Du côté des résultats, l'entreprise allemande de défense Renk a publié ses résultats ainsi que ses prévisions pour 2025. La surprise dans ses résultats est venue de la forte génération de flux de trésorerie, supérieure aux attentes. Pour ses prévisions, la société projette une croissance de 20 % de son chiffre d'affaires pour 2025, tout en précisant que l'accélération des dépenses de défense en Europe n'a pas été intégrée. Le titre a gagné plus de 10 % cette semaine et a plus que doublé depuis le début de l'année.
Enfin, l'entreprise italienne Prysmian, leader mondial des câbles, a annoncé l'acquisition du groupe américain Channell pour un montant total de 950 millions de dollars. Channell est spécialisé dans les connecteurs de fils de cuivre et les systèmes de gestion des câbles de fibre optique. Prysmian a également organisé une journée investisseur cette semaine pour présenter ses objectifs pour 2028, lesquels s'alignent avec les attentes des analystes. Toutefois, la direction a retardé la double cotation aux Etats-Unis, une annonce particulièrement attendue des investisseurs entrainant ainsi une baisse de 5 % du titre.
Consultez l'intégralité de l'article dans le PDF ci-dessous :