Fermeture d'une usine Tereos : "Ce n'est pas normal", alors que le groupe "gagne de l'argent", selon Roland Lescure information fournie par Boursorama avec Media Services 13/03/2023 à 11:37
L'usine d'Escaudœuvres est le site historique du groupe, propriétaire de Béghin Say, et devait bientôt fêter ses 150 ans.
Une fermeture d'usine préventive et 123 postes supprimés : le groupe sucrier Tereos a annoncé la semaine dernière la fermeture de son usine d'Escaudœuvres, dans le Nord, face à des prévisions de baisse de la production de betteraves dans les années à venir. "Ce n'est pas normal", alors que le groupe "gagne de l'argent", a tranché lundi 13 mars le ministre de l'Industrie, Roland Lescure.
"J'ai envie de comprendre les chiffres, parce qu'à ce stade, une entreprise qui gagne de l'argent qui ferme une usine, je pense que ce n'est pas normal ", a-t-il déclaré à quelques heures d'une visite sur place, sur l'antenne de Sud Radio . "Ce qu'ils nous disent, c'est qu'ils s'attendent à ce que la production de betteraves diminue dans les deux ans qui viennent et que pour cela ils comptent reconsolider leur production dans trois usines sur quatre", a indiqué le ministre.
Réduction "durable" de la production de betteraves
Le site historique du groupe, propriétaire de Béghin Say, devait bientôt fêter ses 150 ans, mais mercredi, la direction a annoncé sa fermeture d'ici la mi-juin, et la suppression de 123 postes, en raison d'une "réduction durable" de la production de betteraves en 2023-24, avec, dans le secteur d'Escaudœuvres, une baisse des surfaces emblavées supérieure à 10%.
À la suite d'un avis de la justice européenne rendu le 21 janvier, la France a dû renoncer à une nouvelle dérogation pour enrober les semences avec ces insecticides, à quelques semaines du début des semis. Nocifs pour les abeilles, ils étaient autorisés jusqu'en 2023 pour prémunir les betteraves contre la jaunisse.
"Pour l'instant, la production de betteraves elle n'a pas baissé, pour l'instant, le fameux puceron, il n'a pas frappé", s'est exclamé Roland Lescure, estimant qu' "on crie au feu alors qu'on n'a pas vu une étincelle". Il a rappelé l'engagement du gouvernement de "dédommager si besoin les producteurs de betteraves qui sont affectés" et a demandé "de la clarté" sur tout ça.
Le ministre doit également se rendre au chevet des salariés de l'usine Buitoni de Caudry, à quelques kilomètres à peine, dont le groupe Nestlé a annoncé une suspension de l'activité en raison d'une chute des ventes, consécutive à un grave scandale sanitaire.
Il souhaite que l'usine reste ouverte, et a appelé Nestlé, propriétaire du site, à continuer à investir en France et à Caudry.