Facebook monte avant l'audition de Mark Zuckerberg

information fournie par Reuters 10/04/2018 à 17:44
    10 avril (Reuters) - Facebook  FB.O  monte à Wall Street
avant l'audition de son PDG, Mark Zuckerberg, devant une
commission parlementaire américaine au cours de laquelle il
devrait défendre le modèle du réseau social face aux appels à un
durcissement de la réglementation à la suite du détournement des
données de dizaines de millions d'utilisateurs.
    Le titre Facebook prend 1,75% à 160,70 dollars vers 15h40
GMT, en ligne avec la hausse de 1,7% de l'indice S&P-500  .SPX .
Alphabet  GOOG.O , maison mère de Google, Twitter  TWTR.N  et
Snap  SNAP.N  affichent également des hausses comprises entre
0,5% et 1,8%.
    Mark Zuckerberg sera auditionné à 18h15 GMT lors d'une
séance conjointe des commissions sénatoriales de la Justice et
du Commerce, avant d'être entendu mardi par la commission de
l'Energie et du Commerce de la Chambre des représentants.
 
    Une réglementation plus stricte des données recueillies par
les sociétés de l'internet pourrait potentiellement affecter
leurs revenus publicitaires, une source vitale pour les réseaux
sociaux.
    Il est toutefois très peu probable que le Congrès américain
adopte de nouvelles lois encadrant l'activité de Facebook et des
autres sociétés internet, à la fois en raison d'un manque de
volonté politique et de l'intense pression des entreprises
technologiques.
    "Je ne m'attends pas à un impact significativement négatif
sur le nombre d'utilisateurs de (Facebook) et les revenus
publicitaires à cause de l'audition", commente Brian Wieser,
analyste chez Pivotal Research, ajoutant toutefois que "tout
reste possible".
    D'après Jefferies, les annonceurs n'ont pas encore déserté
en masse Facebook.  
    Evercore ISI se montre cependant plus prudent, estimant que
si Facebook est bien préparé à un règlement général sur la
protection des données (RGPD), les annonceurs risquent en
revanche d'être pris au dépourvu et voir l'efficacité de leurs
messages réduits.
    La recommandation moyenne des analystes de Wall Street sur
le titre Facebook reste à "achat" mais l'objectif de cours
médian a baissé de 5 dollars à 220 dollars. 
    Facebook a perdu 13,5% de sa valeur en Bourse depuis le
début du scandale à la mi-mars, Google 10%, Snap 20% et Twitter
15%.
    Le titre du premier réseau social se traite à paie 20,4 fois
le bénéfice estimé sur 12 mois, à comparer à des ratios de 23,3
pour Alphabet et 43,9 pour Twitter.  
    Le réseau social est en pleine tourmente depuis qu'un
lanceur d'alerte a révélé mi-mars que les données de 50 millions
de ses utilisateurs avaient été détournées au profit de
Cambridge Analytica, un cabinet britannique de conseil politique
ayant notamment travaillé pour Donald Trump lors de la dernière
campagne présidentielle aux Etats-Unis.  
    Le 4 avril, Facebook a lui-même revu à la hausse le nombre
d'utilisateurs affectés, à 87 millions.  
    A cela s'ajoutent les soupçons d'utilisation du réseau
social par la Russie pour peser sur l'élection présidentielle
américaine.

 (Arjun Panchadar et Laharee Chatterjee à Bangalore
Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique
Tison)