Exclusif: Google fait une nouvelle proposition pour éviter l'amende antitrust de l'UE, selon un document information fournie par Reuters 02/07/2025 à 16:02
Le géant américain Google a proposé de nouveaux changements à ses résultats de recherche en ligne pour tenter de contrecarrer les critiques croissantes de ses concurrents, une semaine avant une réunion-clé qui pourrait déboucher sur une nouvelle amende anti-concurrentielle de l'Union européenne (UE), selon un document consulté par Reuters.
Le groupe, détenu par sa maison-mère Alphabet, est sous pression. En mars, l'Union européenne (UE) l'a accusé d'enfreindre certaines règles en matière de concurrence et de favoriser ses propres services, tels que Google Shopping, Google Hotels et Google Flights, au détriment de ses rivaux.
Google rencontrera ses concurrents et la Commission européenne pour discuter de ses propositions lors d'une réunion qui se tiendra les 7 et 8 juillet à Bruxelles, selon le document.
La législation phare de l'UE sur les marchés numériques, le Digital Markets Act (DMA), en vertu de laquelle Google a été inculpé, établit les obligations et interdictions des grandes entreprises de la "tech", afin de limiter leur pouvoir, de permettre à la concurrence d'exister et de donner un plus large choix aux consommateurs.
La semaine dernière, Google a suggéré de créer un encadré en haut de la page de recherche pour y placer un service de recherche vertical (VSS), qui contiendrait des liens vers des moteurs de recherche spécialisés ainsi que vers des hôtels, des compagnies aériennes, des restaurants ou des services de transport.
Baptisée "Option B", la dernière offre en date diffère de la proposition de la semaine dernière, d'après un document de Google envoyé par la Commission aux parties concernées, et que Reuters a pu consulter.
"Dans le cadre de l''Option B', chaque fois qu'un encadré VSS s'affichera, Google affichera également une case contenant des liens gratuits vers des fournisseurs", indique le document.
L'encadré destiné aux fournisseurs - principalement des hôtels, des restaurants, des compagnies aériennes et des services de voyage - se trouverait en-dessous de l'encadre VSS, l'information sur ces derniers étant organisée par Google.
L'option B "offre des opportunités aux fournisseurs tout en ne créant pas un encadré qui peut être qualifiée de service de recherche verticale Google", affirme le document.
"Nous avons effectué des centaines de modifications à nos produits dans le cadre de notre mise en conformité avec le DMA", a déclaré un porte-parole de Google.
"Si nous nous efforçons d'être en conformité, nous restons sincèrement préoccupés des conséquences concrètes du DMA, qui dégradent les produits et l'expérience en ligne des Européens", a-t-il estimé.
Google risque une amende s'élevant jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires annuel mondial s'il est reconnu coupable d'avoir enfreint le DMA.
(Reportage par Foo Yun Chee, version française Florence Loève, édité par Blandine Hénault)