États-Unis : la croissance en eaux troubles
Face aux tensions commerciales et au freinage conjoncturel, les anticipations de baisse des taux de la Fed se renforcent.
Les investisseurs s’interrogent beaucoup sur un possible retournement conjoncturel aux États-Unis, qui vivent le plus long cycle de croissance de leur histoire – la reprise avait démarré à l’été 2009 –, mais aussi l’un des plus faibles.
La question a pris une acuité particulière avec l’émergence de plusieurs augures défavorables, dont l’inversion de la courbe des taux : l’écart (spread) entre l’échéance à 10 ans et celle à 3 mois des emprunts d’État américains évolue en territoire négatif depuis fin mai.
L’emploi a déçu en maiÀ rebours des autres grandes économies, les États-Unis avaient très bien résisté en 2018 grâce à un puissant stimulus fiscal.
Le début d’année, pourtant marqué par le plus long shutdown (fermeture partielle des services fédéraux) de l’histoire américaine, a été très vigoureux : le PIB a crû au premier trimestre de 3,1% en rythme annualisé.
Mais il a bénéficié en partie d’un effet des stocks (temporaire), tandis que la consommation des ménages a freiné.
Pour le deuxième trimestre, le modèle utilisé par la Fed d’Atlanta, le fameux GDP Now, estime la croissance américaine à seulement 1,4%.
De fait, les statistiques d’activité depuis avril témoignent d’un ralentissement. Des signes de faiblesse sont apparus en particulier dans l’industrie, où l’indice ISM manufacturier a été ramené