Espagne: les députés refusent de pérenniser un impôt sur les groupes énergétiques information fournie par Boursorama avec AFP 19/12/2024 à 17:31
Les députés espagnols ont mis leur veto jeudi à la pérennisation d'un impôt exceptionnel sur les entreprises du secteur énergétique, défendue par le gouvernement de Pedro Sánchez mais à laquelle plusieurs de ses alliés parlementaires étaient opposés.
Cette pérennisation, qui figurait dans un accord de coalition signé voilà un an entre le parti socialiste et la formation d'extrême-gauche Sumar, a été rejetée par 183 députés sur les 350 du Parlement, où ces deux partis ne disposent pas d'une majorité absolue.
Le rejet a été rendu possible par les députés du parti indépendantiste catalan Junts et de la formation nationaliste basque PNV, qui ont soutenu un amendement du Parti populaire (PP, droite) visant à supprimer cette taxe, à l'origine d'un intense bras de fer politique depuis plusieurs semaines.
L'impôt exceptionnel sur les entreprises énergétiques a été instauré début 2023, en même temps qu'un autre impôt sur les grands groupes bancaires, afin de financer les mesures de soutien au pouvoir d'achat mises en place après le début de la guerre en Ukraine.
Ces mesures fiscales, à l'époque présentées comme temporaires, devaient prendre fin en décembre 2024. Mais les socialistes et leurs partenaires de Sumar avaient finalement décidé de les pérenniser, suscitant une levée de boucliers au sein des entreprises concernées.
En octobre, plusieurs géants du secteur, dont le groupe pétrolier Repsol, avaient ainsi menacé de suspendre leurs investissements en Espagne, nécessaires à la transition climatique du pays, en cas de prolongation de ce dispositif fiscal.
Face à ces critiques, le gouvernement avait décidé fin novembre, lors de l'examen d'un projet de loi fiscale, de ne conserver que la pérennisation de l'impôt sur les groupes bancaires, laissant en suspens celle de l'impôt sur les entreprises énergétiques.
Dans un communiqué, l'ONG Greenpeace a déploré jeudi le vote des députés, estimant que le PP, Junts, le PNV et le parti d'extrême droite Vox, qui a également rejeté la pérennisation de cette mesure fiscale, s'étaient "vendus aux intérêts des groupes énergétiques au détriment des citoyens".