Eramet abaisse ses objectifs d'investissements pour 2025 information fournie par AOF 30/10/2025 à 10:35
(AOF) - Le chiffre d’affaires ajusté d' Eramet , intégrant la contribution proportionnelle de PT Weda Bay Nickel (PT WBN : mine de nickel en Indonésie) et excluant Société Le Nickel (SLN), s’élève à 720 millions d'euros au troisième trimestre 2025, en recul de 10% sur un an. Corrigés d’un effet change défavorable (-6%), les revenus reculent de 3% à périmètre constant. "Cette baisse s’explique par le repli des prix de vente du groupe (-25%), en particulier le manganèse et le minerai de nickel de PT WBN, très largement compensé par l’augmentation des volumes vendus (+22%)", explique le groupe minier.
De plus, Eramet est confronté à une conjoncture macroéconomique toujours très incertaine qui pèse sur la demande et les prix de ventes, et pénalise la génération de cash du groupe qui reste négative sur cette période.
Côté perspectives, Eramet a révisé à la baisse le montant de ses investissements pour 2025. Il est désormais attendu entre 400 et 425 millions d'euros contre une fourchette précédente comprise entre 400 450 millions d'euros.
En outre, l'entreprise minière et métallurgique a aussi abaissé ses objectifs de volume transportés de minerai de manganèse pour 2025. Il devrait être compris entre 6,1 et 6,3 millions de tonnes, contre une précédente estimation allant de 6,5 à 7,0 millions de tonnes.
L'environnement macroéconomique difficile devrait continuer à peser sur la demande et sur les prix de l'ensemble des marchés du groupe jusqu'à la fin de l'année. En Europe, l'industrie reste en difficulté, pénalisée par les droits de douane américains et la concurrence accrue des importations, en dépit de plusieurs baisses de taux.
AOF - EN SAVOIR PLUS
En savoir plus sur Eramet
Points clés
- Producteur, créé en 1880, de minerais et métaux d'alliages, puissant dans le minerai de manganèse et le ferronickel (1er mondial), dans le zircon et les matières titanifères (4ème mondial) et diversifié dans les ressources pour la transition énergétique ;
- Chiffre d’affaires de 3,4 Mds€, recentré sur pour les mines et métaux -manganèse pour 60% des ventes, nickel pour 19%, les sables minéraux pour 9%, le lithium étant en phase de démarrage ;
- Modèle d'affaires fondé sur la valorisation des métaux et minéraux essentiels au développement économique (manganèse, nickel, sables minéralisés) et à la transition énergétique (lithium, sels de nickel/cobalt, recyclage des batteries) ;
- Capital contrôlé de concert à 64,21 % par l’Etat français et la STCPI (4,O3%, Société Territoriale Calédonienne de Participation Industrielle, détenue par les provinces néo-calédoniennes), Cristel Bories présidant le conseil de 18 administrateurs, Paulo Castellari étant directeur général depuis le 27 mai.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires combinant croissance et contrôle des coûts :
- après la contre-performance du 1er semestre, revue opérationnelle avec focus sur la performance opérationnelle et les allocations de capital : réduction des capex à 400-450 M€ en 2025, limitation des ventes de nickel en Indonésie et contrôle des coûts (suspension de la production de manganèse au Gabon, report du projet de recyclage de batteries en Europe),
- gestion du bilan avec une maturité de la dette étendue à 3,2 ans,
- innovation portée par le centre IDEAS à Trappes : pilotage par les business units pour des mines 4.0 recourant aux données, production additive, robotisation…) ;
- Stratégie environnementale « Act for positive mining » de neutralité carbone en 2050 :
- 2035 : réduction de 40% des émissions de CO2 via la décarbonation de la production et la réhabilitation des sites miniers (gestion des résidus),
- économie circulaire avec protection des ressources en eau et de la qualité de l’air,
- montée à 40% en 2030, vs 2019, des emprunts liés au développement durable,
- projet norvégien de captage et utilisation de carbone (CCUS) ;
- Portefeuille de mines de classe mondiale :
- production : manganèse (Moanda au Gabon), nickel et nickel-cobalt (Weda Bay en Indonésie), sables minéralisés (Sénégal) et lithium (Argentine et France),
- exploration : saumures de lithium (Chili), limonites de nickel et cobalt (Indonésie) ;
- Avancement prometteur du projet argentin de production de lithium à Centenario ;
- Bilan tendu à fin juin, l’autofinancement libre étant négatif à 266 M€ : dette de 1,7 Md€ avec levier de 2,7 et des notations sous perspective négative mais disponibilités de 1,7 Md€.
Défis
- Sensibilité à la baisse du dollar face au franc CFA ;
- Exposition aux risques géopolitiques -Gabon, Mali et Sénégal- et à la demande chinoise ;
- Rumeurs de cessions pour alléger la situation financière, notamment dans les sables minéralisés et les alliages de manganèse, ou, par participation minoraire, dans le lithium ;
- Weda Bay en Indonésie : nouveaux sites de production à la teneur décevante en nickel et après la limitation imposée par les autorités locales à l’extension des ventes de nickel de la société commune avec Tsingshan ;