Engie : perspectives 2025 confirmées dans le haut de la fourchette information fournie par AOF 06/11/2025 à 17:02
(AOF) - Engie (+1,96% à 21,36 euros) affiche une des plus fortes progressions d'un CAC 40 en repli. Le titre de l'énergéticien est en hausse à la faveur de perspectives maintenues pour l'exercice 2025. "Sur la base d’un très bon démarrage de nos actions de performance, d’un quatrième trimestre attendu en hausse soutenue par rapport à l’an passé et d’un résultat financier net récurrent meilleur que prévu pour l’ensemble de l’année, le résultat net récurrent part du groupe devrait se situer dans le haut de la fourchette de 4,4 à 5 milliards d'euros en 2025", explique le groupe.
En outre, l'Ebit hors nucléaire est attendu dans la moitié haute de la fourchette indicative de 8 à 9 milliards d'euros.
Sur ces objectifs, Oddo BHF explique que "malgré une production hydroélectrique et nucléaire en baisse, la direction d'Engie s'attend à ce que la contribution positive du plan d'action sur la performance, de près de 500 millions d'euros sur les neuf premiers mois lui permettent d'atteindre le haut de la fourchette prévisionnelle".
"Sur la base des prévisions consensuelles actuelles de Bloomberg, qui se situent au milieu de la fourchette prévisionnelle, cela pourrait entraîner un léger ajustement à la hausse du consensus", détaille le broker.
Résultats 9 mois en berne
Le maintien des objectifs annuels d'Engie contraste toutefois avec sa performance décevante délivrée sur les 9 premiers mois de l'année 2025.
Sur cette période, le fournisseur de gaz et d'électricité a dégagé un Ebit hors nucléaire de 6,3 milliards d'euros, en baisse sur un an de 10,5% en données publiées et de 7,3% sur une base organique. Il est repli en raison d'un contexte de diminution des prix et de fort recul des volumes hydrologiques. Engie signale une contribution "élevée" de 477 millions d'euros des résultats du plan de performance.
Son Ebitda est ressorti à 10,8 milliards d'euros, en retrait en glissement annuel de 10,2% en données publiées et de 8,3% en données organiques.
En revanche, le chiffre d'affaires du groupe a progressé sur un an de 0,2% en données publiées et progressé de 1,8% en données organiques, à 52,8 milliards d'euros.
Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie estime que "la société a enregistré une performance solide sur les neuf premiers mois de l'année, malgré un environnement de marché caractérisé par une baisse des prix de l'énergie".
Elle souligne que "la génération de cash-flow reste très élevée sur ces 9 mois à 11,4 milliards d'euros, ce qui démontre la force du modèle de utility et la qualité des résultats de énergéticien". Elle est en recul par rapport à celle des 9 mois de l'année 2024 : 11,8 milliards d'euros.
Engie met l'accent sur les centres de données
"Engie se positionne désormais comme 'le meilleur fournisseur d'énergie pour relever les défis des clients des centres de données/technologiques' et se présente comme disposant d'un ensemble de compétences unique pour répondre à la 'demande croissante des centres de données,'" relève Jefferies. "Il s'agit d'un changement clair depositionnement visant à communiquer davantage sur les retombées positives des centres de données, mais nous avons besoin de plus de détails sur la manière dont cela constitue un moteur clair et quantifiable du bénéfice par action avant de considérer cela comme un élément positif significatif," prévient cependant l'analyste.
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Points clés
- Groupe né en 2008 de la fusion GDF-Suez, leader mondial de la transition énergétique, premier producteur mondial d'électricité non nucléaire, premier fournisseur de services d’efficacité énergétique, deuxième fournisseur de services à l’environnement ;
- Activité de 73,8 Mds€ répartie entre la France pour 44%, les autres pays européens (38% dont 10% pour la Belgique) puis les Amériques (12,5%);
- Modèle d’affaires alliant « la molécule et l’électron » au service de la transition énergétique via le recentrage sur 4 métiers : gestion & fourniture d’énergie, renouvelables, actifs thermiques de stockage & d’électricité, infrastructures gazières & électriques, décarbonation des villes & industries ;
- Capital contrôlé à 23,64% (34,30% des droits de vote) par l'Etat, aux côtés de la Caisse des dépôts (3,63% et 3,51%), et à 4,14% et 5,18% par les salariés, Jean-Pierre Clamadieu présidant le conseil de 14 administrateurs, Catherine MacGregor assurant la direction générale.
Enjeux
- Agilité d’un modèle d’affaires intégré, contrôlant toute la chaîne de valeur énergétique :
- comité exécutif remanié et redéfinition en cours des périmètres des des 4 nouvelles Global Business Units, la présence mondiale ayant été ramenée à 31 pays
- investissements de croissance de 22 à 25 Mds€ en 2023-25, notamment dans les renouvelables et infrastructures décentralisées pour 70% et dans le développement des gaz renouvelables et de projets de stockage par batteries, pour 10%,
- équilibre du mix énergétique : plateformes renouvelables, actifs de production flexibles (centrales à gaz, pompage-turbinage…), infrastructures énergétiques décentralisées ou infrastructures d’approvisionnement en Europe…,
- diminution des besoins en capitaux (cession d’une part minoritaire du capital d’actifs de renouvelables) et forte génération de trésorerie ;
- innovation transversale : Horizons pour l’efficacité des process et la diffusion des nouvelles technologies, 23 Labs thématiques, Engie Factories…;
- Stratégie environnementale net zéro 2045 :
- objectifs 2030 rehaussés : recul de 55% des émissions totales de CO2 vs 2017 et croissance des offres vertes aux clients (65 à 85 Mt CO2e d’émissions évitées),
- éolien : 80 GW de production d’ici 2025,
- batteries en Europe et aux Etats-Unis : 10 GW de capacités de stockage,
- hydrogène bas carbone : 4 GW de production et 700 Kms de réseaux dédiés,
- biométhane en Europe : 10 TWh/an de production via 4 Mds€ d’investissements,
- infrastructures dédiées : 32 GW de production dès 2025 ;
- Hausse de la rentabilité tirée par l’excellence opérationnelle, le rang de n° 1 au Brésil, marché-clé pour le groupe, et l’avantage concurrentiel apporté par CCGT (+ grande flotte d'Europe) ;
- Structure financière solide avec, à fin juin, 35,7 Mds€ de dette nette, soit un effet de levier de 3,1, le groupe visant une notation de crédit « strong investment ».
Défis
- Amélioration du profil de risque et de la visibilité du nucléaire belge (allongement de 10 ans de l’activité de 2 réacteurs conservés et transfert de responsabilité des déchets nucléaires ;
- D’ici in 2025 : résultat à la candidature à la concession pour 25 ans des réseaux de chaleur parisien et décision finale d’investissement par l’autorité régulatrice des projets aux Etats-Unis ;
- Après un gain de 5,6% des revenus et un retrait de 12% du résultat d’exploration, affecté par la baisse des prix de l’énergie et la normalisation du marché au 1er semestre, objectifs inchangés :
- 2025 : résultat net récurrent de 4,4 à 5 Mds€,
- 2026, année de sortie du nucléaire : résultat net récurrent de 4,2 à 4,8Mds€,
- 2027 : résultat net récurrent de 4,4 à 5 Mds€ ;
- Dividende de 1,48 €, soit 65 à 75% du résultat, avec plancher de 0,65 € jusqu’en 2026 et prime de 10% pour les actionnaires au nominatif depuis + 2 ans.